Selon Tokyo : La marine militaire chinoise navigue entre des îles nippones près de Taïwan

19/09/2024 mis à jour: 02:14
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Le porte-avions CNS Liaoning et un sous-marin lance-missiles balistiques de nouvelle génération

Un porte-avions et deux navires de guerre chinois ont navigué entre deux îles nippones, près de Taïwan, dernière provocation territoriale de la Chine, jugée «totalement inacceptable» hier par Tokyo, selon l’AFP. 

«Après la récente violation de l'espace aérien par des avions militaires chinois et des mouvements de navires de guerre chinois et d'autres navires autour du Japon, cet incident est totalement inacceptable dans une perspective sécuritaire pour le Japon et la région», a déclaré le porte-parole du gouvernement nippon, Hiroshi Moriya. «Nous avons exprimé nos graves préoccupations à la Chine par le biais des canaux diplomatiques», a précisé le porte-parole.

Pékin a rapidement réagi en indiquant ne rien voir de répréhensible dans cet incident. «Je veux souligner et pointer le fait que ces activités de la Chine sont conformes au droit chinois et au droit international», a indiqué Lin Jian, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, en réponse à une question sur la protestation du Japon. L'armée japonaise a précisé que «le porte-avions Liaoning et deux destroyers lance-missiles» ont été repérés dans le sud de la région d'Okinawa, entre les îles de Yonaguni et Iriomote. «C'est la première fois qu'il est confirmé qu'un porte-avions appartenant à la marine chinoise a navigué dans les eaux entre (les îles) Yonaguni et Iriomote», a déclaré l'état-major du ministère japonais de la Défense dans un communiqué. Sans avoir pénétré les eaux territoriales japonaises à proprement parler, la flotille chinoise est entrée dans les «eaux contiguës» du Japon, un espace qui jouxte sa zone maritime territoriale. Les eaux contiguës sont une bande de 22 km (12 milles nautiques) qui s'étend au-delà des eaux territoriales japonaises. Cette intrusion intervient alors que l'archipel nippon a vivement condamné, au début du mois, l'incursion dans ses eaux territoriales d'un navire de la marine chinoise, au large d'îles méridionales, pendant près de deux heures. 

Quelques jours plus tôt, Tokyo a fait décoller des avions de chasse après qu'un appareil militaire chinois a «violé» son espace aérien. Un avion «espion de type Y-9» de l'armée chinoise a pénétré l'espace aérien japonais le 26 août pendant environ deux minutes, au large des îles Danjo, situées en mer de Chine orientale. L'influence économique et militaire croissante de la Chine dans la région Asie-Pacifique et ses revendications, en particulier concernant Taïwan, qu'elle considère comme l'une de ses provinces, inquiètent les Etats-Unis et leurs alliés. Pékin revendique la mer de Chine méridionale – par laquelle transitent chaque année des milliards de dollars de commerce – presque dans sa totalité, malgré une décision de la Cour internationale de justice datant de 2016 selon laquelle ses revendications ne reposent sur aucune base juridique. 


Sanctions contre neuf entretprises

Le Japon a augmenté ses dépenses de défense, en se dotant de capacités de «contre-attaque» et en assouplissant les règles sur les exportations d'armes. Avec les Etats-Unis, l'Australie et l'Inde, le Japon fait partie de l'alliance Quad, un groupe considéré comme un rempart contre la Chine. Les navires japonais et chinois ont été impliqués par le passé dans des incidents concernant des zones contestées, en particulier les îles Senkaku en mer de Chine orientale, aussi appelées Diaoyu par Pékin. Cette chaîne d'îles a aussi été le théâtre d'affrontements entre des navires de garde-côtes japonais et des bateaux de pêche chinois. Par ailleurs, Pékin a annoncé hier des sanctions contre neuf entreprises de défense américaines, en représailles à l'approbation cette semaine par Washington de la vente d'équipements militaires à Taïwan. 

La Chine estime que l'île de Taïwan est l'une de ses provinces, qu'elle n'a pas encore réussi à réunifier avec le reste de son territoire depuis la fin de la guerre civile chinoise en 1949. Pékin est vent debout contre toute action perçue comme sapant ses revendications sur l'île ou susceptible de conférer au territoire insulaire une légitimité diplomatique ou militaire. Les ventes d'armes américaines constituent «une grave violation» des engagements de Washington vis-à-vis de Pékin, a déclaré hier Lin Jian, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, lors d'une conférence de presse régulière. 

«Elles violent gravement la souveraineté et les intérêts de sécurité de la Chine et portent atteinte aux relations sino-américaines», a-t-il déploré, ajoutant que Pékin a «protesté officiellement» auprès de Washington pour marquer sa «ferme opposition». «La Chine a pris des mesures de rétorsion ferme et annoncé qu'elle imposerait des sanctions à neuf entreprises du complexe militaro-industriel américain», a indiqué le porte-parole.
 

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