La Corée du Nord a tiré plusieurs «objets volants présumés être des missiles balistiques à courte portée» vers la mer du Japon, dernier lancement d'une série de tests effectués par Pyongyang depuis le début de l'année, a déclaré hier l'armée sud-coréenne, citée par l’AFP.
Ce lancement intervient quelques heures après un démenti par la soeur du dirigeant Kim Jong Un au sujet d'accusations selon lesquelles Pyongyang expédie des armes à la Russie.
L'armée sud-coréenne a déclaré vendredi avoir détecté le lancement de «plusieurs objets volants présumés être des missiles balistiques à courte portée» depuis la région de Wonsan, dans l'est de la Corée du Nord. Ces missiles ont parcouru environ 300 kilomètres avant de s'abîmer dans les eaux à l'est de la péninsule coréenne, a déclaré l'état-major interarmées de la Corée du Sud, ajoutant que l'armée sud-coréenne a «renforcé sa vigilance et sa surveillance en prévision d'autres lancements».
Quelques heures plus tôt, Kim Yo Jong, la soeur du dirigeant nord-coréen, a affirmé que Pyongyang n'a «aucune intention d'exporter ses capacités techniques militaires vers quelque pays que ce soit», selon un communiqué publié hier par l'agence de presse officielle KCNA.
Elle a également accusé Séoul et Washington de «tromper l'opinion publique avec une rumeur fausse selon laquelle les armes produites par la Corée du Nord sont destinées à être exportées vers la Russie». «Les armes tactiques, y compris les lance-roquettes multiples et les missiles, que nous avons montrés récemment, sont produites pour remplir une seule mission», a indiqué hier Kim Yo Jong dans son communiqué. «Nous ne cachons pas le fait que ces armes seront utilisées pour empêcher Séoul d'inventer des idées farfelues», a-t-elle encore dit. Ces tirs de missile interviennent après la dissolution du système de surveillance des sanctions de l'ONU contre la Corée du Nord et son programme nucléaire, du fait d'un veto de la Russie au Conseil de sécurité de l'ONU.
La Russie a mis en mars son veto à un projet de résolution prolongeant d'un an le mandat du comité d'experts chargé de surveiller ces sanctions. Depuis 2006, Pyongyang fait l'objet d'une série de sanctions de l'ONU qui ont été renforcées plusieurs fois par la suite, mais a néanmoins poursuivi le développement de ses programmes nucléaires et d'armement. Washington et Séoul affirment que le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un a expédié des armes à Moscou, ce qui tomberait sous les sanctions des Nations unies. Ce lancement intervient également au lendemain d'exercices aériens américano-sud-coréens qui sont perçus d'un mauvais oeil par Pyongyang, y voyant des répétitions générales avant une invasion de son territoire ou un renversement de son régime. Les relations inter-coréennes sont au plus bas depuis des années.
Depuis le début de l'année, le pays a qualifié la Corée du Sud de «principal ennemi», a fermé les agences consacrées à la réunification et au dialogue inter-coréen et a menacé d'entrer en guerre pour toute violation de son territoire «ne serait-ce que de 0,001 millimètre».