Les énergies bas carbone, surtout les renouvelables, devraient couvrir pour ces trois années à venir «presque toute» la croissance attendue de la demande mondiale d’électricité, permettant de contenir les émissions de CO2 du secteur électrique, selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE).
La demande d’électricité est à la hausse : sa croissance a ralenti en 2022 à 2%, du fait de la crise énergétique et des difficultés économiques de par le monde, mais elle devrait de nouveau accélérer et passer à 3%, estime l’organisme dans son rapport 2023 sur les marchés de l’électricité paru mercredi. Face à cela, les énergies renouvelables (solaire et éolien surtout) devraient dominer la croissance de la production. Avec le nucléaire, les énergies bas carbone couvriraient ainsi en moyenne plus de 90% de ces besoins nouveaux au moins jusqu’en 2025. En termes d’émissions, il est donc «peu probable», estime l’AIE, que le secteur électrique accroisse fortement son empreinte, même s’il reste très émetteur car encore largement basé sur des centrales à charbon ou à gaz. Ce sont les pays émergents d’Asie qui tirent le mouvement. La croissance de la demande ces trois prochaines années viendra à plus de 70% de Chine, d’Inde et des pays d’Asie du Sud-Est, note l’AIE, «même si de considérables incertitudes demeurent sur les tendances en Chine, dont l’économie émerge de strictes restrictions liées au Covid». A ce stade, l’AIE estime que la consommation électrique de la Chine devrait représenter un tiers du total mondial d’ici 2025, contre un quart en 2015. Et le pays assurera 45% de la croissance des renouvelables.
Les économies avancées ne seront pas en reste, puisqu’elles se tournent vers l’électricité pour éviter les recours aux énergies fossiles, notamment dans le transport.
D’ici trois ans, le monde devrait ainsi globalement consommer, en plus, l’équivalent de la consommation actuelle du Japon. «La bonne nouvelle est que les énergies renouvelables et nucléaire croissent assez vite pour satisfaire presque entièrement cet appétit supplémentaire, ce qui signifie que nous sommes proches d’un point de basculement pour les émissions du secteur électrique», a commenté le directeur de l’AIE, Fatih Birol. Les renouvelables devraient croître plus que toutes les autres sources d’énergie combinées, à +9% par an sur 2023-25.