La vice-secrétaire générale de l’ONU, Amina Mohammed, a estimé jeudi que le développement durable est la seule voie vers une paix durable. «Il n’y a qu’une seule voie vers une paix durable, vers la paix qui résiste aux crises de notre temps. C’est la voie du développement durable», a-t-elle déclaré lors d’un débat ouvert du Conseil de sécurité de l’ONU sur l’investissement dans les personnes pour renforcer la résilience face aux défis complexes. «Un développement inclusif et durable qui ne laisse personne sur le bord de la route est essentiel en soi. C’est aussi l’outil de prévention ultime de l’humanité, le seul outil fiable capable de briser les cycles d’instabilité pour s’attaquer aux facteurs sous-jacents de la fragilité et du besoin humanitaire», a-t-elle affirmé. Les investissements dans le développement, dans les personnes, dans la sécurité humaine, dans la prospérité partagée sont aussi des investissements dans la paix. Et pourtant, ces dernières années, les investissements ont été très insuffisants, a déploré la vice-secrétaire générale de l’ONU. Depuis le début de la pandémie de Covid-19, des millions de personnes supplémentaires – plus de 200 millions – sont tombées dans la pauvreté. En outre, 820 millions de personnes souffrent de la faim. De plus en plus de femmes et de jeunes filles voient leurs droits bafoués, effacés de la vie publique et limités dans la vie privée, a-t-elle fait remarquer. Le système financier mondial est défaillant dans les pays en développement et les économies ne servent pas la grande majorité de leurs citoyens, à l’exception d’une petite élite, a-t-elle ajouté. «Ces défis ne sont pas seulement des questions de développement. Ils constituent une menace pour notre coexistence pacifique», a-t-elle poursuivi. «Les déficits de développement alimentent les ressentiments. Ils fragilisent les institutions. Ils permettent à l’hostilité et à l’intolérance de se développer. Lorsque nous ne parvenons pas à répondre aux besoins de développement de notre époque, nous ne parvenons pas à garantir la paix pour notre avenir.» La triple crise planétaire de la perte de biodiversité, du changement climatique et de la pollution ne menace pas seulement l’environnement. Elle menace également de libérer des forces destructrices qui creusent des fossés dans les sociétés, érodent la cohésion sociale et déclenchent l’instabilité, a-t-elle souligné.