La présidente de la Banque centrale européenne Christine Lagarde a réaffirmé lundi l’intention de l’institut monétaire de continuer à relever ses taux «à un rythme soutenu» pour combattre l’inflation toujours trop élevée en zone euro. «Les taux d’intérêt de la BCE devront encore augmenter significativement à un rythme soutenu pour atteindre des niveaux suffisamment restrictifs» (c’est-à-dire pénalisants pour l’activité, ndlr) et «y rester aussi longtemps que nécessaire», a affirmé la banquière centrale lors d’une réception de l’opérateur de la Bourse de Francfort.
En moins de six mois, la BCE a relevé ses taux directeurs de 2,50 points de pourcentage, la hausse la plus rapide de son histoire. «Nous devons réduire l’inflation» et «nous atteindrons cet objectif», a martelé Mme Lagarde. Pour l’heure l’inflation en Europe «est beaucoup trop élevée», a déclaré Mme Lagarde, comme lors du forum de Davos la semaine dernière. Cela s’explique «en partie à cause de notre vulnérabilité à l’évolution de la géopolitique de l’énergie», a-t-elle expliqué. «Le découplage avec la Russie l’année dernière» depuis le début du conflit en Ukraine «a poussé l’inflation énergétique dans la zone euro à des niveaux extraordinaires», provoquant une hausse générale des prix à plus de 10% en octobre. Si l’inflation énergétique a récemment diminué, l’inflation sous-jacente - sans les prix de l’énergie et des denrées alimentaires - continue d’augmenter. «Par conséquent, il est vital que les taux d’inflation supérieurs à l’objectif de 2% de la BCE ne s’enracinent pas dans l’économie», a conclu Mme Lagarde.