Des hectares ont été récupérés à partir des opérations de relogement, alors que près d’un millier de logements de fonction sont en phase d’assainissement.
Le secteur de l’habitat, dans son volet réalisation, affirme chaque jour sa volonté de répondre aux besoins de l’heure et s’inscrit en droite ligne avec les grands acquis sociaux de l’Etat. A Souk Ahras, la grande pression qui pesait sur le logement social est désormais décrite à l’imparfait.
Ce sont encore 6600 unités, toutes formules confondues, prévues pour l’attribution avant la fin de l’année 2022, avec en projection d’autres opérations d’envergure que le ministère de tutelle accordera volontiers après achèvement des programmes en cours, selon une récente déclaration du wali de Souk Ahras.
Il s’agit de 2239 logements publics locatifs destinés aux salariés ouvrant droit et autres couches vulnérables parmi les demandeurs. «Aucune personne dont le dossier ne répond pas au barème de notation ne sera admise dans ces listes sur lesquelles je veillerai personnellement. Le temps des quotas et des privilèges est révolu», n’a cessé de répéter le premier responsable de l’exécutif.
L’équité dans l’attribution est un principe fondamental qui permettra de cerner les besoins réels, car c’est là où toutes les supputations prennent naissance. «C’est à partir d’une étude minutieuse des dossiers et un suivi permanent que l’on ira droit vers une gestion sereine du dossier logement à Souk Ahras. Nonobstant, il est quasiment impossible d’avancer et de prévoir juste au moment où des constructions illicites font florès dans plusieurs quartiers», a indiqué au passage un responsable local.
Pour les souscripteurs de l’Agence nationale de l’amélioration et du développement du logement (AADL), l’année en cours sera couronnée, selon le wali, par une opération de remise des clés pour 1991 familles.
Slimane N., un attributaire, dira à ce sujet que le rythme des réalisations des projets n’est plus ce qu’il était il y a quelques années et que la célérité dans le traitement des dossiers est une qualité qu’il faudrait encourager. Pour le logement rural, une autre formule qui n’est pas des moindres, le chef de l’exécutif n’a pas manqué d’exprimer son mécontentement par rapport à une commune où le représentant d’une administration publique a failli aux normes d’attribution, critiquant du coup la direction du logement.
Celle qui est principalement confrontée depuis 2016 à un problème d’organisation interne, est aussi dominée, croit-on savoir, par des responsables de seconde zone aux attributions illimitées et aux accointances on ne peut plus révélatrices.
Pour cette même échéance annoncée plus haut, ce sont aussi 800 autres unités prévues pour les demandeurs domiciliés dans les zones rurales. Le logement promotionnel aidé (LPA) et même si dépassant de loin dans sa maîtrise la défunte formule LSP (Logement social participatif) est loin des performances et l’on continue, bon an mal an, à transformer en satisfaction la colère des 600 premiers souscripteurs.
Dans cette optique de diversification des moyens d’absorber le flux des demandeurs de logement, sont prévus pour les prochains mois 2705 lots touchant avec un premier quota de 1410 lots, dont les contrats administratifs et les livrets fonciers sont en cours d’achèvement. Chaque attributaire bénéficiera d’une aide financière de 70 millions de centimes.
Vieux bâti et constructions illicites
Le sort de quelques dizaines de familles habitant les vieilles bâtisses dont celles menaçant ruine est étroitement lié à ces mêmes attributions. Le dossier du vieux bâti, posé dans plusieurs wilayas du pays, dont celle de Souk Ahras, est soigneusement inclus dans les différentes opérations de relogement menées depuis de longues années. Et là aussi, c’est une étude au cas par cas des demandes qui, faut-il le souligner, ne sont pas nombreux. Ils sont au moins dix familles qui habitent Bir Youcef et qui attendent depuis des décennies une opération de relogement.
Même si la prise en charge est dite imminente, il est utile de reprendre leurs déclarations, faites à El Watan, dans une édition précédente. Chench Mohamed et Benchaâbane Fethi qui habitent la rue Atarsia Larbi se disent pénalisés par les opérations précédentes qui classent dans le même dossier le vieux bâti avec les bidonvilles. «Nous sommes dans une situation invivable avec l’insalubrité, des défaillances dans le réseau de canalisation des eaux usées et des effritements des murs, prélude à un effondrement certain des bâtisses», atteste le premier intervenant.
Logements de fonction confisqués
Rezig Mohamed Bachir habite la rue Amirouche et se dit vivre la même situation. Il est toutefois convaincu que les visites effectuées par les autorités locales et l’intérêt qu’ils lui manifestent ne resteront pas vains.
Locataires dans leur majorité, ces demandeurs de logements ont étoffé leurs doléances par des dossiers médicaux et des rapports d’expertise technique attestant le caractère vétuste des bâtiments.
Ils se disent tous lésés par rapport aux constructeurs illicites qui se recomposent de manière systématique et réduisent leurs chances. «Nous ne pourrons jamais squatter un terrain public et transgresser les lois pour forcer la main aux responsables ou brandir la menace de l’émeute, comme le font plusieurs flibustiers installés en grand nombre dans des baraques», a indiqué l’un de nos interlocuteurs.
D’autres quartiers de l’ancienne cité de Souk Ahras sont confrontés à ce même problème qui, malgré l’acuité avec laquelle il est posé, se trouve dilué dans celui des constructions illicites où prévaut la logique du nombre. Ces dernières ont bridé (et continue à brider) l’avancée des responsables vers la maîtrise des programmes et l’élaboration d’une feuille de route fiable en matière d’offre et de demande.
Ce sont encore plusieurs dizaines de constructions illicites qui sont quotidiennement érigées à la demande d’anciens constructeurs non concernés par les dernières attributions. «Aux cités Ibn Rochd, Baoulou I, Diar Ezzrga, Ahme Loulou, Bendada, Mezghiche… Les habitants des poches restantes des bidonvilles invitent leurs proches à installer leurs logis de fortune afin d’impressionner par leur nombre les pouvoirs publics et dissuader les meneurs des opérations de démolition et là les complicités sont visibles à plusieurs niveaux», a constaté un citoyen.
Le wali de Souk Ahras a déjà mis en garde contre toute instrumentalisation de ce dossier et réitéré la décision des pouvoirs publics à conjuguer ses efforts pour mener à terme une double action de relogement-démolition, couronnée récemment par la récupération de plusieurs hectares affectés à des projets d’utilité publique.
Le même responsable a instruit les directions concernées par la libération des logements de fonction et d’astreinte à redoubler d’effort. Près d’un millier de logements de fonction et d’astreinte dans les secteurs de la santé, de la formation professionnelle, de l’éducation, des collectivités et encore ceux relevant de la direction des Domaines ont été courageusement évoqués par les autorités locales qui se savaient en face d’un dossier où tout est truffé d’embûches.
«Quand le wali demande l’étude au cas par cas des indus occupants qui seraient à l’abri du besoin ou ceux qui ont déjà placé leurs logements de fonction en sous-location, les parties concernées par l’assainissement du patrimoine présentent les plus vulnérables et épargnent les personnes opulentes et mieux introduites. Le résultat est le suivant : l’opération est aussitôt diabolisée auprès de l’opinion publique et la tentative est avortée au stade de son fœtus.
C’est le cas pour les 400 logements de fonction de la cité Sekhakhfa (ex-CNEP) où l’on tente sciemment de présenter en pôle position des retraités sans ressources et tous ceux que l’on croit obligatoirement concernés par une opération de désistement, car n’ayant jamais bénéficié d’un logement. Voici, par contre, une liste d’indus occupants, tous secteurs confondus, qui sont attributaires de plusieurs biens immobiliers, ceux qui figurent sur le canevas es revendeurs de logements et ceux encore qui n’ont jamais occupé ces logements dont une caste relevant d’un secteur capable de représailles», a déclaré une source très au fait du dossier.
Des cas de transformation des plans et des extensions illicites de ces mêmes logements de fonction et d’astreinte ont été relevés dans plusieurs secteurs où les cas traités par voie de justice vont crescendo. Pour les cas du secteur de l’éducation, la gestion du patrimoine immobilier dans le cycle primaire placée entre les mains des APC a favorisé la dichotomie entre le bon déroulement de l’acte éducatif et le logement de fonction conçu comme un outil de travail pour les directeurs des établissements scolaires.
Les employés des communes notamment ceux non reconnus par le barème du logement social locatif (LSL) sont placés en surnombre dans les établissements scolaires du cycle précité. Autant de formules capables de réduire à néant une supposée crise du logement.