La wilaya de Bouira, avec ses deux périmètres d’El Esnam et des Aribs dans la région de Aïn Bessem, est confrontée à une situation critique dans son secteur agricole.
De nombreuses localités reculées possèdent de vastes étendues de terres incultes, un problème exacerbé par un manque de financement approprié pour les petites exploitations, en particulier dans les zones montagneuses, ainsi que par des défaillances dans la gestion agricole.
Les récentes indemnisations accordées aux céréaliers touchés par la sécheresse ont provoqué des vagues d’indignation, révélant des «scandales de gestion». De nombreux agriculteurs ont été injustement exclus des aides de l’Etat malgré les instructions du président Abdelmadjid Tebboune.
Les terres non exploitées, souvent situées en montagne ou dans des zones difficiles d’accès, offrent un potentiel considérable pour l’agriculture. Toutefois, le manque d’infrastructures et l’accès limité aux financements freinent le développement d’une agriculture durable et productive.
Les agriculteurs locaux rencontrent des difficultés pour obtenir des prêts ou des subventions nécessaires à la modernisation de leurs équipements et à l’amélioration de leurs techniques de production. Bien que des programmes de soutien financier existent, ils ne parviennent pas toujours à atteindre les agriculteurs les plus vulnérables, entraînant une stagnation du secteur et une aggravation de la précarité dans ces zones reculées.
La gestion du secteur agricole à Bouira est également remise en question. Les agriculteurs soulignent une coordination insuffisante entre les acteurs du secteur, des retards dans la mise en œuvre des politiques agricoles et un manque de suivi et d’évaluation des projets.
Ces défaillances bureaucratiques freinent le développement agricole et découragent les initiatives locales. La récente sécheresse a aggravé les difficultés des agriculteurs, affectant gravement les récoltes et entraînant des pertes significatives. Les indemnisations proposées ont été jugées insuffisantes, provoquant des protestations et un sentiment d’injustice parmi les agriculteurs.
Pour relever ces défis, il est impératif de repenser la stratégie agricole de la wilaya afin d’assurer une sécurité alimentaire durable et de faire face aux enjeux climatiques et économiques. La promotion de l’agriculture de montagne et la mise en valeur des terres incultes des zones reculées pourraient diversifier les revenus et améliorer la résilience de l’agriculture locale.
Cela nécessitera des programmes spécifiques comprenant des incitations financières, des formations techniques et des infrastructures adaptées pour soutenir les agriculteurs. Cultiver ces parcelles disponibles est essentiel pour garantir la sécurité alimentaire de la région.
Ces terres laissées en friche ont un potentiel significatif pour l’approvisionnement local en produits agricoles. Leur valorisation doit être encouragée par des politiques incitatives facilitant surtout l’accès aux financements, simplifiant les procédures administratives, et soutenant les initiatives des agriculteurs locaux.
Cette démarche contribuera non seulement à accroître la production agricole, mais aussi à créer des emplois et dynamiser l’économie locale. D’autant plus que le ministre de l’Agriculture et du Développement Rural, Youcef Cherfa, a récemment annoncé à Guelma le lancement imminent de la création de micro-entreprises agricoles dans le Nord, dans les Hauts-Plateaux et au niveau du Barrage vert.
Cette initiative vise à encourager l’entrepreneuriat agricole et à soutenir les petites exploitations, offrant ainsi une opportunité de développement pour les régions rurales et montagneuses de Bouira. La création de micro-entreprises pourrait également faciliter l’accès aux financements et aux ressources nécessaires pour exploiter les terres incultes et dynamiser le secteur agricole.