Après une période de stagnation qui a trop duré, le secteur de la Santé dans la wilaya de Boumerdès devra être renforcé par d’importantes infrastructures dans les mois ou années à venir. Ce secteur névralgique a bénéficié de plusieurs projets, dont deux hôpitaux, six polycliniques, une maternité ainsi que d’autres opérations de réhabilitation des structures existantes et leur dotation en équipements nécessaires.
Pour peu qu’ils soient réalisés dans les délais, ces projets pourraient changer radicalement la réalité du secteur au niveau local. Une réalité peu reluisante que beaucoup de patients auraient vécu à leur dépens dans les travées des hôpitaux et autres structures de soins. Faire un scanner, une échographie ou un bilan sanguin n’est pas une sinécure dans les établissements de santé publique.
Certes, des améliorations ont été enregistrées, notamment dans le domaine de la gynécologie et de la chirurgie infantile, mais elles restent insuffisantes par rapport aux lacunes accumulées au fil des années de la gabegie et de l’inertie. Le directeur de la santé, M. Said Ouabbas, parle d’une dynamique sans précédent dans son secteur. «On ne peut pas tout faire à la fois. L’hôpital de Dellys sera doté d’un scanner incessamment alors que celui de Thénia a été pourvu de deux radiologues et cinq professeurs hospitalo-universitaires», a-t-il assuré.
S’agissant du volet infrastructures, notre interlocuteur annonce la réception d’une enveloppe de près de 180 millions de dinars pour la réhabilitation des trois hôpitaux de la région, ajoutant que cette opération touchera une vingtaine de polycliniques. Une autre cagnotte de 200 millions dégagée sur fonds de wilaya pour l’acquisition des équipements. Les autres projets, inscrits depuis plusieurs années, butent sur d’énormes contraintes.
C’est le cas de l’hôpital des 60 lits de Khemis El Kechna ou celui des 120 lits de Boudouaou, dont l’entame des travaux a été ajourné à maintes reprises à cause de contraintes techniques. Le terrain devant abriter le premier projet est traversé par une conduite de gaz tandis que la seconde est jugé inapproprié et plus spacieux.
Les oppositions reviennent à chaque choix de terrain. Ce problème a retardé le lancement des polycliniques prévues à Figuier, Larbatache, Ouled Heddadj, Boudouaou El Bahri et Bordj Menaiel. La polyclinique de Tidjllabine, elle, est bloquée à cause du désistement de l’entreprise. Ces contraintes ne doivent pas disculper l’administration. Celle-ci semble préoccupée autant par les zones d’ombre que par les carences prévalant dans les écoles ou les salles de soins.
Avec un personnel peu formé à la gestion des chantiers, la direction locale de la santé s’est dessaisie de plusieurs projets au profit de la direction des équipements publics. Toutefois, cette dernière n’est pas un modèle en la matière, elle qui peine à réaliser des lycées et des CEM qui remontent à plus de dix ans. Les habitants de la wilaya attendent aussi le lancement du complexe mère et enfants et la réception de l’hôpital des 240 lits qui a englouti plus de 450 milliards ainsi que celui de 120 lits de Boudouaou. «L’hôpital de Boumerdès est à 70% d’avancement. Il sera réceptionné début 2023 alors que le complexe sera entamé les semaines à venir», promet M. Ouabbas.
Dans les villages, la prise en charge médicale est réduite au strict minimum. A Chabet El Ameur, trois unités de soins tardent à être ouvertes malgré leur achèvement. Idem à Iwayachen, sur les hauteurs de Naciria où une partie de la salle de soins est occupée par une famille, ce qui contraint les villageois à parcourir 13 km même quand il s’agit de faire une injection ou de changer un pansement.