Plusieurs projets relevant du secteur de la santé dans la wilaya de Bouira sont en souffrance. Des retards dans la réalisation ont atteint près d’une dizaine d’années, et même plus pour certains projets.
C’est le cas pour l’hôpital de 80 lits, dans la commune de Bordj Okhris, au sud de la wilaya, de l’hôpital de 120 lits dans la commune M’Chedallah, à l’est, de l’hôpital de 120 lits à Ain Bessam, à l’ouest, pour ne citer que ceux-là.
Des centaines de millions de dinars ont été allouées pour leur réalisation et la plupart avaient été réévalués pour bénéficier de rallonges budgétaires dans l’espoir de les achever dans les plus brefs délais. Malheureusement, même avec tous ces efforts, la situation est restée inchangée. Les chantiers sont à l’arrêt avec différents taux d’avancement physique des travaux. En outre, d’autres projets n’ont pas encore démarré, et ce, depuis leur inscription, à l’instar du complexe mères-enfants de 80 lits au chef-lieu de la wilaya. Sa relance a été annoncée à plusieurs reprises, mais le démarrage des travaux n’a pas encore eu lieu.
Tous ces retards ont engendré une énorme pression sur les structures sanitaires existantes, et ce, même avec l’inauguration de plusieurs polycliniques ces dernières années. La cherté des soins chez le privé pousse une large frange de la société à s’orienter vers le secteur étatique. À noter que la wilaya de Bouira ne dispose que de 5 Établissements publics hospitaliers, pour une population avoisinant le 1 million d’habitants.
Cette situation n’a pas laissé indifférentes les populations locales. Afin d’exprimer leur mécontentement, des citoyens ont organisé, dans le passé, des marches et sit-in de protestation, notamment à M’Chedallah et Ath Laksar, pour réclamer l’achèvement des travaux et la réception des deux structures de santé tant attendues.
En 2019, le wali de Bouira avait brandi la menace de la résiliation des contrats avec les entreprises défaillantes. Cependant, cet acte n’est pas aussi facile et semble prendre beaucoup de temps, notamment avec les procédures judiciaires. Toujours en 2019, une commission du ministère de la Santé a été dépêchée à Bouira pour s’enquérir de la situation des projets en souffrance. «Nous sommes en train de refaire tous les cahiers des charges de ces projets.
C’est un travail de longue haleine, mais nous sommes déterminés à clore ces dossiers», assure la directrice de la santé de la wilaya. «En ce qui concerne la procédure de résiliation des contrats avec les entreprises et bureaux d’études défectueux, elle est toujours en cours », a-t-elle indiqué encore.
Par ailleurs, la possibilité d’attribuer certains projets à l’arrêt à des entreprises publiques, avec la formule de marché de gré à gré, serait en étude au niveau de l’exécutif de la wilaya, a-t-on appris auprès des responsables.