Après des années de stagnation, le secteur de la pêche dans la wilaya de Boumerdès sort peu à peu sa tête de l’eau.
Ce secteur qui emploie plus de 6000 marins-pêcheurs, connait une véritable dynamique de développement.
En termes d’investissement, 22 projets dans le domaine de l’aquaculture ont été agréés par les autorités, a indiqué le premier responsable du secteur, soulignant que 8 fermes sont déjà en exploitation. La wilaya ambitionne de devenir leader national dans l’aquaculture en mer et en eau douce.
«A terme, nous envisageons de produire de 10 000 à 15 000 tonnes de poisson d’élevage par an. La moyenne nationale aujourd’hui est de 6000 tonnes», a-t-il précisé. A Zemmouri, la zone d’activité extra-portuaire dédiée aux métiers de la pêche et de l’aquaculture commence à prendre forme. D’une superficie de 20 hectares, la zone englobe 45 lots. «25 lots ont déjà été attribués et une dizaine sera affichée incessamment sur la plateforme de l’AAPI. Il y a plusieurs projets qui sont en cours de réalisation. Leur mise en service apportera un nouveau souffle pour le secteur», estime M. Kadri.
Pour le volet infrastructure, la saturation des ports est la première préoccupation des pêcheurs. Ce problème se pose aussi bien au port de Zemmouri qu’à Dellys. «Il y a des journées où on ne trouve même pas où faire accoster nos barques. Même l’accès au port est très exiguë, ce qui rend le passage des chalutiers et des sardiniers très difficile, notamment quand la mer est agitée», se plaint Samir, pêcheur à Zemmouri El Bahri. Pour améliorer les conditions de travail des marins, une opération de dragage a été lancée cette semaine au niveau du port. «Nous prévoyons d’enlever 105 000m3 de vase et autres déchets afin d’élargir les chenaux d’accès vers le plan d’eau», indique M. Kadri.
Selon lui, l’opération s’étalera sur 13 mois et devra coûter 630 millions de dinars. Le port avait déjà connu deux opérations similaires par le passé. Les pêcheurs, eux, se demandent où est passé le projet d’extension de ce port, annoncé à maintes reprises par les autorités. «Les études ont été faites en 2021, mais nous n’avons rien vu depuis», s’indigne Samir. Se voulant rassurant, M. Kadri affirme que les projets d’extension des deux principaux ports de la région passeront bientôt devant la commission d’arbitrage du ministère.
«A Dellys, on a même évoqué la possibilité d’y reprendre l’activité commerciale comme ce fût le cas auparavant. D’ailleurs, c’est l’exiguïté qui a entraîné la suspension de l’accostage des navires commerciaux», se rappelle un responsable à la chambre locale de la pêche, ajoutant que même la conserverie sera aménagée.
Les autorités ont alloué une enveloppe de 20 millions de dinars pour réaliser une fabrique de glaces, d’une chambre froide et d’un espace pour les mandataires. Les pêcheurs espèrent l’entame du projet dans les meilleurs délais.