Secteur aérien européen : Crainte de fortes turbulences après l’été

26/06/2022 mis à jour: 03:53
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Des professionnels du transport aérien redoutent un décrochage brutal de la demande après un été de forte affluence promis aux aéroports européens. La confiance des consommateurs et l’envie de voyager vont-ils tenir au-delà des beaux jours ? A l’orée de la haute saison, la question a agité cette semaine le congrès annuel de l’Association européenne des aéroports (ACI Europe), à Rome.

La période estivale s’annonce de loin comme la meilleure depuis le début de la crise sanitaire, qui a gravement affecté le secteur aérien depuis 2020. Certaines compagnies, comme Ryanair, et des pays, en particulier la Grèce, ont déjà retrouvé, voire dépassé leur nombre de vols quotidiens de 2019, selon Eurocontrol.

A l’échelle du vieux continent, le trafic aérien atteignait la semaine dernière 86% du niveau de la même période de 2019, a précisé l’organisme de surveillance paneuropéen, qui envisage jusqu’à 95% en août dans son scénario le plus optimiste.

Malgré la forte hausse des prix des billets et les dysfonctionnements occasionnant de gros retards dans plusieurs aéroports (Amsterdam, Dublin, Francfort...), les grèves chez certains transporteurs et contrôleurs aériens, les compagnies font le plein de réservations pour les prochaines semaines.

Mais une fois les parasols repliés, que va-t-il se passer ? «Le jury est toujours en train de délibérer», répond Olivier Jankovec, directeur général d’ACI Europe. «La visibilité est basse, car il y a beaucoup d’incertitudes.» «L’Europe est entrée dans une économie de guerre, une récession assez grave se profile, l’inflation est à des niveaux record... Comment tout cela va-t-il influer sur la confiance des consommateurs ?» se demande-t-il.

Même intuition pour Henrik Hololei, directeur général «Transports et mobilité» à la Commission européenne. «Attachez vos ceintures, ça va secouer», a-t-il lancé aux délégués d’ACI Europe. «Nous allons entrer dans quelques mois dans une période d’incertitude comme nous n’en avons pas connu depuis une décennie, et c’est le pire ennemi de l’activité économique», a-t-il jugé. 

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