La Semaine mondiale de l’allaitement maternel s’est clôturée lundi. Célébrée tous les ans, du 1er au 7 août, la campagne de cette année avait pour slogan : «Allaitement et travail… c’est possible !» et cela, dans le but de soutenir davantage les femmes qui allaitent sur leur lieu de travail. L’allaitement maternel est en effet l’un des moyens les plus efficaces pour préserver la santé.
A cette occasion, l’Institut national de santé publique a réitéré son engagement à encourager et promouvoir l’allaitement maternel et, cela, à travers différentes actions de santé publique. «Même si l’allaitement est un geste naturel et s’inscrit dans la continuité naturelle de la grossesse et l’accouchement, c’est aussi un comportement acquis», affirme l’INSP.
Précisant que les mères doivent recevoir un soutien actif pour instaurer et maintenir une pratique adaptée de l’allaitement. «L’ensemble des professionnels de la santé, la famille et les membres actifs de la société, que ce soit le milieu de travail, l’entourage ou encore les associations se partagent la responsabilité de l’optimisation de la pratique de l’allaitement maternel par l’information, l’éducation et l’encouragement», conclut-il. L’allaitement maternel constitue donc l’intervention ultime en faveur de la survie de l’enfant et de son développement.
D’ailleurs, la série 2008 sur la nutrition de The Lancet, la revue scientifique médicale hebdomadaire britannique, a démontré qu’un nourrisson a 14 fois plus de chances de mourir au cours des six premiers mois de sa vie s’il n’est pas allaité que s’il est nourri exclusivement au sein. La raison : le lait maternel couvre totalement les besoins nutritionnels du nourrisson.
A cet effet, Mustapha Khiati, président de la Forem, explique qu’au cours des premières années de la vie, tous les organes de l’enfant sont pratiquement en croissance. Plus précisément : la maturation des principales fonctions, notamment hépatique et rénale, ne se termine qu’au bout de plusieurs mois, le cerveau achève son développement à trois ans, le poumon à huit ans, les cartilages et donc le squelette entre 16 et 18 ans.
Pour ce qui est des organes nobles, ils continuent leur développement au cours des premiers mois de vie, voire au cours des toutes premières années. Le développement et la maturation de ces organes requièrent une alimentation adaptée et un environnement adéquat.
Selon lui, l’alimentation doit être quantitativement et qualitativement suffisante, précisant que le lait de la mère reste dans ce cas irremplaçable. «Ce lait a une composition qui correspond à ses besoins, notamment en micronutriments. Le lait de vache de remplacement ne doit être considéré que comme un pis aller. Même les formules de lait, considérées aujourd’hui comme très proches du lait maternel par les industriels, ne le sont en fait pas, car ce sont des assemblages artificiels de nombreux composants où parfois les micronutriments sont ajoutés à des doses trop peu importantes ou en excès», explique le Professeur.
Avantages
De leur côté, l’Unicef et l’OMS ont insisté, via une déclaration conjointe, sur la nécessité d’intensifier le soutien à l’allaitement sur tous les lieux de travail, afin de maintenir et de renforcer les progrès enregistrés en matière d’allaitement au sein dans le monde entier. «Au cours de la dernière décennie, la prévalence de l’allaitement maternel exclusif a connu une hausse spectaculaire de 10 points de pourcentage, passant à 48% à l’échelle du globe.»
Cependant, et dans le but de porter le taux d’allaitement maternel à 70% à l’horizon 2030, il est crucial, selon l’Unicef et l’OMS, de supprimer les obstacles auxquels se heurtent encore les femmes et les familles. «La présence d’un appui sur le lieu de travail joue un rôle essentiel à cet égard», affirment-ils.
Des données probantes montrent en effet que les taux d’allaitement maternel chutent considérablement quand les femmes retournent travailler, mais qu’il est possible d’inverser cette tendance en aidant les mères à continuer d’allaiter leur bébé sur leur lieu de travail.
«Des politiques favorables à la vie de famille sur le lieu de travail, telles que des congés de maternité rémunérés, des pauses pour l’allaitement et la mise à disposition d’une pièce dans laquelle les mères peuvent allaiter ou tirer leur lait, peuvent créer un environnement bénéfique non seulement pour les femmes actives et leur famille, mais aussi pour les employeurs», recommandent-ils.
Précisant que de telles politiques présentent des avantages économiques en diminuant l’absentéisme lié à la maternité, en augmentant la rétention des employées et en réduisant les coûts associés au recrutement et à la formation de nouvelles personnes. «Le soutien à l’allaitement maternel sur le lieu de travail présente donc des avantages pour les mères, les bébés et les entreprises», concluent-ils.