Un gène que l’on retrouve fréquemment chez les centenaires permettrait de retarder le vieillissement du cœur, selon une récente étude. Explications. Le secret de la longévité des centenaires résiderait dans leur ADN, et notamment dans un gène en particulier.
C’est le constat dressé par des chercheurs de l’Université de Bristol (Royaume-Uni) et du groupe de scientifiques MultiMedica de Milan (Italie). Dans une étude publiée le 13 janvier 2023 dans la revue Cardiovascular Research, les chercheurs britanniques et italiens ont découvert un gène spécifique que l’on retrouve fréquemment chez les centenaires et qui permettrait de ralentir le vieillissement du cœur. Son nom ? «LAV-BPIFB4».
Selon les auteurs de l’étude, il existe des régions dans le monde appelées «zones bleues», dans lesquelles les personnes sont moins sujettes aux complications cardiovasculaires et peuvent vivre souvent jusqu’à 100 ans ou plus. Porteuses du «gêne mutant sain» LAV-BPIFB4, ces individus auraient tendance à rester en bonne santé. Ainsi, les chercheurs ont émis une hypothèse selon laquelle ce gène pourrait contribuer à garder leur cœur jeune en le protégeant contre les maladies liées au vieillissement, comme l’insuffisance cardiaque. Pour aller plus loin dans leur théorie, les scientifiques ont réalisé des essais sur des souris en leur injectant le gène en question, le «LAV-BPIFB4». Ces derniers ont découvert que lorsqu’il a été administré à des rongeurs âgés dont le cœur n’était pas en bonne santé, le gène aurait fait reculer «l’âge biologique du cœur de plus de 10 ans».
Au cours des trois ans d’études, les chercheurs ont également analysé l’impact de ce gène sur des cellules humaines. Ces derniers ont administré le gène dans des cellules cardiaques de patients âgés souffrant de graves problèmes cardiaques. Résultat ? Ils ont observé un processus de rajeunissement cardiaque : «Les cellules cardiaques des patients âgés atteints d’insuffisance cardiaque ont recommencé à fonctionner correctement, se révélant plus efficaces dans la construction de nouveaux vaisseaux sanguins», souligne Monica Cattaneo, chercheuse au sein du groupe MultiMedica, dans un communiqué. Autre constat des chercheurs : une seule administration du gène mutant anti-vieillissement permettait de stopper le déclin de la fonction cardiaque chez les souris d’âge moyen. «Nos résultats confirment que le gène LAV-BPIFB4 peut inverser le déclin des performances cardiaques, notamment chez les personnes âgées», explique le Professeur Madeddu, l’un des auteurs de l’étude, dans le communiqué.