Abdelaziz Ouchérif, président-directeur général de la Maison Latina, un groupe spécialisé dans la transformation des produits agroalimentaires, constate avec satisfaction que «la quasi-totalité des produits agroalimentaires consommés par les ménages sont produits en Algérie». Etabli à Chelghoum Laid, son groupe s’est lancé depuis plus de 20 ans dans la transformation et la production d’une large gamme de produits, dont le concentré de tomate avec une production de 1300 tonnes par jour, la confiture à base de différents fruits (abricot, pomme, figue, fraise) avec 150 tonnes/j, les jus de fruits concentrés, en plus de quelques condiments. Outre le renforcement de la sécurité alimentaire, M. Ouchérif estime que la filière de transformation agroalimentaire revêt un grand intérêt économique du fait qu’elle compte sur les produits agricoles frais 100% algériens. «Cette abondance de la récolte nous évite de recourir aux importations des matières premières», a-t-il souligné. Quant à la stratégie de son groupe, «elle est axée sur la satisfaction du marché national très demandeur en ces produits transformés». L’entreprise envisage également d’investir dans l’extension de son usine en vue de réaliser des excédents pour l’exportation vers le continent africain «très friand des produits algériens». «Nous souhaiterions nous diriger vers la Libye, la Mauritanie,le Sénégal et le Mali», a-t-il énuméré.Un objectif partagé par Tropical food, une entreprise agroalimentaire spécialisée dans la transformation et la conservation des fruits et légumes. Etablie à Oran, dans la zone industrielle de Hassi Ameur, l’entreprise dispose d’un réseau de distribution couvrant les 58 wilayas du pays, selon son responsable marketing. L’entreprise a toutefois déploré le déficit de la ressource halieutique, souhaitant développer les moyens logistiques pour augmenter la production et alimenter cette industrie à forte valeur ajoutée.
Dans le secteur de l’emballage, la filiale Beige Emballage de la holding Gitex envisage déjà l’exportation de ses produits. «L’Afrique sera probablement notre première destination», a déclaré Fateh Amrouche, responsable au sein de cette usine établie à Béjaïa. Parmi ses futurs clients, il a cité le Soudan et certains pays voisins, comme la Libye et la Mauritanie. «Actuellement, notre production est destinée au marché local, mais nous avons les capacités qui nous permettent de réaliser des excédents pour l’exportation», a-t-il assuré. Beige Emballage est spécialisée, notamment, dans la fabrication de cordes de différents diamètres, destinées aux secteurs de la pêche et des travaux publics. Elle fabrique également des sacs en polypropylène et d’autres en jute, avec une production moyenne de 5 millions de sacs par an, a-t-il fait savoir.
«Je produis en moyenne une quantité de 15 000 litres d’huile d’olive par an, dont 80% destinés à l’exportation vers des pays de l’Europe», affirme un oléiculteur, en citant notamment la France et l’Espagne. «Ce n’est pas de l’huile d’olive qu’on trouve dans les grandes surfaces, mais il s’agit plutôt d’un produit haut de gamme», a-t-il précisé en montrant fièrement un coffret en carton contenant deux bouteilles de couleur sombre. «Nous investissons dans l’emballage afin de préserver toutes les propriétés de l’huile d’olive qui doit être conservée dans des bouteilles en verre opaque à l’abri de la lumière», a-t-il recommandé. Selon le secrétaire général du ministère de l’Industrie, Salah-Eddine Belbrik, la filière agroalimentaire compte actuellement plus de 170 000 emplois directs et indirects et génère plus de 500 millions de dollars d’exportations. Il s’agit d’une filière stratégique à laquelle les pouvoirs publics attachent un grand intérêt, a-t-il affirmé à l’occasion de l’inauguration du Salon AgroPack Expo.
Le Salon, qui se poursuit jusqu’à aujourd’hui, permettra aux opérateurs économiques d’échanger et de s’informer sur l’actualité de l’industrie agroalimentaire et du secteur de l’emballage, notamment concernant les matières premières, les équipements et les technologies utilisées pour promouvoir cette industrie, favoriser les investissements, mettre en place des partenariats internationaux et améliorer la qualité du produit national, selon les organisateurs.