Trois accords signés dès mardi portent sur des systèmes de communications, de détection des radiations et de logistiques des transports. A la mi-août, Varsovie a signé un accord avec la société américaine Boeing pour l’achat de 96 hélicoptères de combat Apache, pour 9,14 milliards d’euros.
Varsovie a annoncé hier la signature de nouveaux contrats militaires pour plus de 460 millions d’euros pendant un important Salon international de l’industrie de défense inauguré à Kielce, en Pologne. «Le gouvernement polonais (...) va signer des contrats pour près de deux milliards de zlotys (467 M euros)», a déclaré à la presse le ministre de la Défense, Wladyslaw Kosiniak-Kamysz.
La Pologne doit signer notamment «un énorme contrat pour près de un milliard cent millions de zlotys avec un groupe espagnol pour des systèmes de reconnaissance, de protection et de sécurité radio autour des aéroports», a-t-il indiqué, sans autre précision.
Trois accords signés dès mardi portent sur des systèmes de communications, de détection des radiations et de logistiques des transports.
A la mi-août, Varsovie a signé un accord avec la société américaine Boeing pour l’achat de 96 hélicoptères de combat Apache, pour 9,14 milliards d’euros, qui fera de la Pologne le plus grand utilisateur de ces appareils dans le monde après les Etats-Unis.
Varsovie a signé récemment aussi un contrat d’une valeur de 1,13 milliard d’euros pour la production de 48 lanceurs de missiles antiaériens Patriot, et un autre pour l’achat de centaines de missiles air-air AIM-120C Amraam, d’un montant de 783 M euros.
La foire d’armements de Kielce, qui revendique une place de choix parmi les événements semblables à l’échelle régionale, voire «mondiale», réunit cette année 769 exposants, fabricants et distributeurs d’armements, ainsi que des experts et des responsables nationaux, venus des quatre coins du monde, notamment d’Australie, des Etats-Unis et de Grande-Bretagne.
Varsovie, membre de l’Otan et allié fidèle de l’Ukraine voisine en guerre, dépense actuellement dans la défense environ 4% de son PIB, contre 2% requis par l’Otan. L’année prochaine, le gouvernement veut y allouer 4,7% du PIB, soit un chiffre record d’environ 186 milliards de zlotys.
L’armée polonaise de métier, en pleine modernisation, compte plus de 200 000 soldats, ce qui en fait la troisième force de l’Otan après les Etats-Unis et la Turquie et la plus puissante de l’Union européenne (UE), devant la France et l’Allemagne.
«Devoir constitutionnel» de se défendre
Dans un entretien au Financial Times (FT) publié lundi, le ministre polonais des Affaires étrangères, Radoslaw Sikorski, estime que Varsovie devrait avoir le droit d’abattre des missiles russes menaçant son territoire déjà au-dessus de l’Ukraine voisine.
Ces déclarations interviennent une semaine après qu’un «appareil volant», probablement un drone russe d’origine iranienne Shahed, est entré sur le territoire de la Pologne, pays membre de l’Otan et allié fidèle de Kiev, au moment des frappes russes massives en Ukraine voisine. Perdu par les radars, le drone n’a toujours pas été retrouvé. Au moins deux autres cas de missiles russes entrant sur le territoire polonais ont été signalés par le passé par Varsovie.
Lundi, suite à une nouvelle vague de frappes massives russes contre l’Ukraine, l’armée de l’air polonaise a une nouvelle fois fait décoller ses avions. «Etre membre de l’Otan ne supplante pas la responsabilité de chaque pays en matière de protection de son propre espace aérien, c’est notre devoir constitutionnel», a déclaré R. Sikorski au FT.
«Je suis personnellement d’avis que, lorsque des missiles hostiles sont sur le point de pénétrer dans notre espace aérien, il serait légitime de se défendre parce qu’une fois qu’ils ont pénétré dans notre espace aérien, le risque que des débris blessent quelqu’un devient important», a-t-il dit.
Selon R. Sikorski, Kiev est favorable à de telles opérations. «Les Ukrainiens nous ont dit : ‘‘Vous êtes les bienvenus’’», a-t-il affirmé. Un peu plus tard, un responsable de l’Otan a déclaré sous le couvert de l’anonymat, que l’Alliance atlantique a «la responsabilité d’empêcher que la guerre menée par la Russie ne s’aggrave encore». «L’Otan n’est pas partie au conflit et ne deviendra pas partie au conflit», a-t-il soutenu.
«Nous reconnaissons le droit de chaque pays allié à protéger son propre espace aérien, mais ce que les alliés font individuellement pour soutenir l’Ukraine peut également avoir une incidence sur l’Otan dans son ensemble.» Il a également souligné la nécessité de consultations entre les pays membres de l’Alliance.