La 15e édition du Festival international de la bande dessinée d’Alger ouvre ses portes, aujourd’hui, à l’Office national Riadh El Feth, à Alger. Le commissaire du festival et journaliste Salim Brahimi, nous résume l’esprit de cette manifestation qui se poursuivra jusqu’au 8 octobre.
Propos recueillis Par Nacima Chabani
-Placé sous le slogan «Edition des jeunes», quelles sont les grandes nouveautés de la 15e édition du Festival international de la bande dessinée d’Alger ?
Cette 15e édition est dédiée aux jeunes, sachant que la bande dessinée est un art qui s’ouvre à toutes les tranches d’âge. Nous avons constaté lors des dernières éditions du Festival international de la bande dessinée d’Alger que la catégorie des jeunes/enfants représente la majorité de son public. La nouvelle génération d’auteurs algériens est également très intéressante et abondante. Nous avons voulu créer une passerelle entre ces générations à travers un programme mettant en évidence l’aspect formation mais également le côté ludique et pédagogique. Avec des stars mondiales de la BD qui sont à Alger…
Outre l’Algérie, représentée par ses auteurs, dont Mahfoud Aider, Benyoucef Abbas Kebir et Ahmed Haroun, cette édition 2023 du FIBDA accueille des bédéistes et illustrateurs des Etats-Unis, du Japon, du Canada, d’Italie, de France et du Congo. 80 auteurs et éditeurs nationaux et étrangers seront présents au rendez-vous incontournable, dédié aux bulles. Le talentueux écrivain algérien, Yasmina Khadra, sera présent au festival. Il animera une rencontre sur la passerelle entre le roman à la bande dessinée, avec une présentation de l’adaptation de deux de ses œuvres littéraires en bandes dessinées dont Ce que le jour doit à la nuit. Il est à noter que le scénariste et réalisateur de films d’animation japonais, Sunao Katabuchi, donnera une conférence sur le cinéma d’animation.
Pour sa part, le dessinateur canadien, Frédéric Antoine, présentera un état des lieux de la BD dans son pays, tandis que la bédéiste américaine, Alitha Martinez, dessinatrice du super-héros Black Panther, reviendra sur la sage des comics. Il est important d’indiquer qu’un hommage sera rendu au regretté bédéiste algérien, Nadjib Berber, à travers une exposition de ses œuvres.
-Outre les traditionnelles expositions, cette manifestation compte également des ateliers pédagogiques pour enfants de moins de 12 ans...
Absolument. Entre l’atelier «Conte-moi ton héros», qui permet à une conteuse de narrer un conte du patrimoine oral algérien et de dessiner une planche de BD ou l’atelier Techno pour enfants animé par Natsu qui permettra au participant de créer une petite histoire BD sur la base de M’quidech. Il y a plusieurs ateliers dédiés aux enfants, pas seulement, mais également aux jeunes et aux étudiants de l’Ecole des beaux-arts d’Alger, 12 ateliers en tout sont attendus au FIBDA, en plus des ateliers présentés par les exposants.
-Le festival sera ponctué de l’incontournable Cosplay ?
Absolument, cette discipline artistique, qui allie arts plastiques et arts de scène, permettra de dévoiler les costumiers du théâtre, cinéma, BD, séries de demain…
-Le cinéma ne sera pas en reste puisque des projections seront à l’honneur...
Effectivement, nous aurons des projections. Et quelles projections, celle d’une star mondiale de l’animation japonaise : Sunao Katabuchi qui a travaillé au studio Ghibli, mais pas que, il est derrière une cinquantaine d’œuvres cinématographiques japonaises, mondialement connue, deux de ses films seront projetés : Princesse, Arrête et dans un recoin de ce monde qui revient sur les terribles événements de Hiroshima…
-Qu’en est-il de la tarification pour l’accès au FIBDA ?
L’entrée est fixée à 400 DA pour les adultes, 200 da pour les enfants. Des facilitations seront accordées pour les familles. Pour les étudiants de l’Ecole supérieure des beaux-arts et ses annexes, les personnes aux besoins spécifiques ainsi que les artistes illustrateurs et quelques éditeurs de la BD, l’accès sera gratuit.
-Pouvez-vous nous parler de la signature de la convention de partenariat entre le commissariat du Festival et l’Ecole supérieure des beaux-arts ?
A ce propos nous remercions Belhadj Torchaoui, directeur de l’Ecole supérieure des beaux-arts d’Alger. Cette convention vise à faire profiter les étudiants de l’expérience des professionnels de la BD invités du FIBDA, la gratuité pour leur entrée mais également les former dans le montage d’exposition. Le FIBDA est un excellent événement international, professionnel pour former les étudiants.
-Sinon comment se porte le marché de la BD dans votre pays en 2023 ?
Je dirai que le marché est assez fluctuant, depuis le Covid-19 peu d’œuvres voient le jour. Heureusement que pour cette édition 2023 du FIBDA, nous avons vu plusieurs éditeurs investir dans des projets de bandes dessinées en espérant des jours meilleurs pour le 9e art dans notre pays.