Sahara occidental : Macron bafoue le droit international

30/10/2024 mis à jour: 05:30
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Le président français, Emmanuel Macron, devant le Parlement marocain

 Dans un discours prononcé devant le Parlement marocain, le président français a réaffirmé la position «recentrée» de la France sur le Sahara occidental en soutien au Maroc, laquelle a déjà été «exprimée» en juillet dernier l Un soutien qui, il y a trois mois, n’est pas passé sans conséquence en Algérie, provoquant une profonde crise entre les deux pays.

Le président français, Emmanuel Macron, en remet une couche, au Maroc, concernant le Sahara occidental. Au risque de sectionner définitivement le fil d’Ariane qui le retient encore à Alger.  Il a, en effet, une nouvelle fois, affiché, hier, son soutien au plan «d’autonomie» marocain au Sahara occidental, et ce, depuis Rabat où il effectue une visite d’Etat. 

Dans un discours prononcé devant le Parlement marocain, le président français a réaffirmé la position «recentrée» de la France sur le Sahara occidental en soutien au Maroc, laquelle a déjà été «exprimée» en juillet dernier. Un soutien qui, il y a trois mois, n’est pas passé sans conséquence en Algérie, provoquant une profonde crise entre les deux pays. Emmanuel Macron a, faut-il le rappeler, qualifié l’option marocaine de «seule base pour une solution politique juste, durable et négociée». 

«Le présent et l’avenir du Sahara occidental s’inscrivent dans le cadre de la souveraineté marocaine», a-t-il affirmé hier devant les parlementaires marocains, ajoutant : «Cette position n’est hostile à personne.» Confirmant un alignement assumé sur les positions marocaines, Emmanuel Macron  a, en outre, annoncé que les opérateurs et les entreprises françaises «accompagneront le développement de ces territoires au travers d’investissements». «Et je le dis, ici aussi, avec beaucoup de force, nos opérateurs et nos entreprises accompagneront le développement de ces territoires au travers d’investissements, d’initiatives durables et solidaires au bénéfice des populations locales», a-t-il appuyé, à l’issue de la signature de contrats de partenariat avec le Maroc d’un montant de 10 milliards d’euros.

 Il convient de préciser que la position française par rapport au conflit du Sahara occidental a été exprimée le 30 juillet dernier, lorsque Paris et Rabat avaient rendu publique la lettre adressée par le président français au roi marocain Mohammed VI, dans laquelle la France a exprimé son soutien au «plan d’autonomie marocain». Le même jour, l’Algérie a décidé de retirer son ambassadeur en France «avec effet immédiat». 

Cette décision française «ne sert absolument pas l’objectif de la paix au Sahara occidental» et «elle aide à prolonger une impasse», comme «elle justifie et aide à consolider le fait accompli colonial dans ce territoire», avaient alors réagi les autorités algériennes. 

Par ailleurs, le représentant du Front Polisario à l’ONU et coordonnateur de la Minurso, Sidi Mohamed Omar, a affirmé hier que l’occupation marocaine du Sahara occidental et son refus de toute concession demeurent «les principaux obstacles à une paix durable, malgré une solution approuvée depuis les années 1990 prévoyant un référendum d’autodétermination du peuple sahraoui».

«La France est le principal soutien de l’occupation marocaine»

Dans une déclaration à l’APS à la veille du vote du Conseil de sécurité pour le renouvellement du mandat de la mission des Nations unies pour le référendum au Sahara occidental (Minurso), prévu aujourd’hui, Sidi Mohamed Amar a indiqué que l’entrave à la mission onusienne est due aux restrictions imposées par l’Etat marocain occupant, ainsi qu’à l'inaction de certaines grandes puissances pour adopter une position décisive garantissant l’application effective des résolutions du Conseil de sécurité. 

A cet égard, le responsable sahraoui a rappelé que «la Charte des Nations unies donne au Conseil de sécurité tous les pouvoirs et outils nécessaires pour assurer l’application de ses décisions, mais les progrès dépendent fondamentalement d’une volonté politique réelle de ses membres permanents, notamment des pays décisionnels au sein du Conseil de sécurité». 

L’ambassadeur sahraoui a, également, attiré l’attention sur le fait que les négociations officielles concernant l’avenir du Sahara occidental se déroulent entre les deux parties du conflit, le Front Polisario et le Maroc. Cependant, il estime que le soutien de la société civile sahraouie, à travers le renforcement des efforts en faveur du droit à l’autodétermination et la diffusion de la véritable situation dans la région, pourrait contribuer à élargir la solidarité internationale envers cette cause. 

En ce qui concerne le rôle des grandes puissances, M. Amar a clairement indiqué que «la France est le principal soutien de l’occupation marocaine», tandis que les Etats-Unis poursuivent un double rôle en tant que «porte-plume» dans les dossiers du Sahara occidental au Conseil de sécurité, ce qui les place dans une position de responsabilité les obligeant à abandonner leur soutien à l’occupation et à contribuer sérieusement à une solution juste. Face aux violations continues des droits humains dans les territoires occupés, M. Amar a appelé la communauté internationale à documenter ces violations et à les utiliser comme levier pour faire pression sur le Maroc, en proposant d’inclure un volet droits humains dans le mandat de la Minurso, qui reste une exception parmi les missions de l’ONU en matière de protection des civils. 

Aussi le diplomate sahraoui a souligné que «l’alliance militaire et de renseignement entre le Maroc et l’entité sioniste constitue un danger pour la sécurité et la stabilité de la région, au moment où le Maroc cherche à attirer des alliés pour soutenir ses politiques expansionnistes». 

Malgré tous les défis, le responsable sahraoui a affirmé que son peuple est déterminé à poursuivre sa lutte, considérant que la victoire est la seule option pour arracher la liberté et la souveraineté. 

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