Le Conseil national de l’ordre des médecins-dentistes (CNMD) tire la sonnette d’alarme sur l’indisponibilité des produits anesthésiants, saisissant le président de la République afin de mettre fin à cette crise qui pénalise, selon eux, aussi bien les médecins que les patients.
Les médecins dentistes affiliés au CNMD expliquent, dans une lettre adressée au président Tebboune et rendue publique le 23 avril, qu’ils ont saisi plusieurs ministères afin de trouver une solution à ce problème, en vain.
«Il s’agit d’un produit essentiel pour la chirurgie dentaire, qu’elle soit urgente ou routinière. Son absence influe négativement sur la santé publique, induisant l’arrêt de l’activité dans les cliniques, ce qui nuira aux citoyens sur le moyen terme et causera des maladies graves sur le long terme», peut-on lire dans la lettre du CNMD qui exprime sa crainte de voir des cabinets privés de dentistes mettre la clef sous le paillasson si la situation venait à perdurer.
La rupture de stocks serait liée, selon la même source, à l’arrêt de l’importation de ce produit. Dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux, le président du Conseil national de l’ordre des médecins dentistes, le Dr Mohamed Reda Dib, a indiqué que cela fait maintenant cinq mois que les dentistes ont constaté une rupture intempestive des stocks de ces produits.
Il est à souligner que plus de 15.000 médecins-dentistes exercent en Algérie dans les secteurs publics et privés. «Il y a des dentistes qui ont fermé leurs cabinets. Ceux qui travaillent dans les clinques publiques tournent en rond car il n’y a rien à faire», glisse Mohamed Reda Dib.
Une première missive, a-t-il affirmé, a été envoyée au ministère de l’Industrie pharmaceutique mais elle est restée sans réponse. «Nous n’avons eu aucune explication officielle de cette crise qui est apparue par surprise», s’étonne Mohamed Reda Dib mais qui essaye tout de même d’en comprendre les tenants et les aboutissants.
En l’absence d’une information claire, plusieurs théories affleurent : la rumeur souffle que cette crise serait liée à une volonté de confier la production des anesthésiants à des producteurs locaux. L’on affirme ainsi que le nombre d’importateurs a été réduit considérablement, sachant que les trois marques de produits anesthésiants sont importées de Tunisie, d’Espagne et de France. L’on susurre qu’il ne reste plus qu’un seul importateur sur le marché, qui ne peut être dans la capacité d’alimenter tout le pays.
La rareté du produit pourrait causer, selon le représentant du CNMD, sa flambée sur le marché, surtout «si les quantités qui vont être mises sur le marché ne seront pas suffisantes».
«C’est quelque chose qu’on n’acceptera pas, et c’est la raison pour laquelle il faut agir vite», souligne-t-il. Il demande que cette situation soit réglée au plus vite d’autant que les médecins-dentistes travaillant dans le privé ont des obligations qu’ils doivent honorer telles que le paiement du loyer et des impôts sans oublier le fait que «les soins des maux de dents sont considérés comme des urgences médicales».