Rue Mohamed Habbou à Alger-Centre : Une promotion immobilière au milieu d’un quartier résidentiel

12/06/2022 mis à jour: 00:48
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Une bâtisse qui a défiguré le quartier

Les habitants de la rue Mohamed Habbou (ex-rue Gérardier), dans la commune d’Alger-Centre, n’en finissent pas de subir les méandres d’une situation qui a altéré définitivement leur cadre de vie et la quiétude qui a longtemps prévalu dans leur quartier. 

A l’origine de cette situation pénalisante pour les résidants, le lancement d’un chantier de réalisation d’un immeuble de huit étages dans le cadre d’une promotion immobilière, et ce, au milieu de résidences dont le gabarit ne dépasse pas le R+1. 

Le quartier, qui compte nombre de villas coloniales en contre-bas de deux anciens immeubles, s’est transformé en une véritable pétaudière qui coupe littéralement avec l’harmonie du lieu. «Le promoteur a bafoué la réglementation en vigueur, notamment les dernières orientations du gouvernement. 

On est face à une transgression flagrante des textes de lois qui régissent l’urbanisme, étant donné que l’immeuble a été dressé à la place d’une habitation individuelle», confie un habitant du quartier. Les résidants se demandent, d’ailleurs, par quel tour de magie le promoteur a pu obtenir le permis de construire, puisque ce dernier est en porte-à-faux avec le décret exécutif n° 15 – 19 du 25 janvier 2015 qui détermine les conditions de préparation et de délivrance des actes d’urbanisation, ainsi que l’ordonnance du Premier ministre portant le numéro 189, du 6 octobre 2021, pour ne citer que ces deux références. 
 

La réalisation d’une telle promotion immobilière dans un tissu urbain soumis à un cadre réglementaire rigoureux relève sinon d’une méconnaissance des textes de lois, chose qui est totalement improbable, ou du moins d’une connivence au niveau des services qui délivrent les permis de construire, en l’occurrence ceux de l’APC d’Alger-Centre. 

Outre l’aspect purement juridique, les résidants de la rue Mohamed Habbou, affirment qu’aucune étude technique n’a été faite sur la parcelle en question. «Sur le terrain, il y avait une villa coloniale en R+1. Elle a été rasée pour permettre le lancement du chantier. 

Cependant, aucune étude de sol n’a été réalisée préalablement par le promoteur pour déterminer sa compatibilité à recevoir un immeuble de huit étages», déplorent-ils. En effet, et d’après nos interlocuteurs, le terrain se trouve au passage d’une source d’eau. 

Les anciennes habitations du quartier ont été toutes, lors de leur construction, dotées d’un système de drainage qui permet aux eaux souterraines de suivre un chemin d’évitement. Chose qui n’a pas été faite pour l’immeuble de la promotion. Pis encore, la bâtisse a été érigée à seulement 5 mètres d’un immeuble lui faisant face. 
 

«Aucune norme n’a été respectée dans ce projet. Même des arbres centenaires ont été endommagés par les machines du promoteur. La rue Mouloud Haouchine, qui surplombe le quartier a subi, quant à elle, des dommages considérables. Un début d’affaissement de la chaussée a été engendré par les travaux», disent les habitants avant d’ajouter : «Nous subissons même durant les heures tardifs de la nuit des nuisances émanant du chantier, dont le panneau indicatif mentionne seulement la réalisation d’une habitation. 

En somme, notre cadre de vie a changé brusquement, rendant notre quotidien insupportable. Nous lançons un appel urgent aux autorités compétentes pour qu’elles interviennent en faveur des résidants que nous sommes, et nous rétablir dans notre droit». 

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