Les ambulanciers et les personnels d’environ 150 universités du Royaume-Uni se sont mis à nouveau en grève hier pour réclamer des augmentations de salaire face à une inflation qui dépasse les 10%. La semaine a démarré par une journée noire pour le NHS, le service de santé public britannique : lundi a été la plus importante journée de grève de son histoire, les infirmières et les ambulanciers ayant débrayé de concert. Près de 50 000 rendez-vous ont dû être reportés lundi et mardi en raison de ces grèves en Angleterre, selon le NHS. Des grèves dans de multiples secteurs, de la poste aux transports, en passant par les enseignants, la santé et les pompiers, touchent le Royaume-Uni depuis des mois. Environ 15 000 ambulanciers, membres du syndicat Unison dans cinq régions d’Angleterre, ont à nouveau cessé le travail vendredi et aucun signe de résolution du conflit n’est en vue. Le syndicat menace même d’accroître encore le mouvement. «En n’acceptant pas de négocier, le gouvernement condamne le public à des mois de perturbations inutiles», a déploré vendredi Sara Gorton, la responsable de la santé à Unison. Les personnels d’université étaient eux en grève jeudi et hier. Environ 150 universités du pays sont concernées. Face aux grévistes, le gouvernement martèle que des hausses de salaires pourraient aggraver l’inflation. Le chancelier Jeremy Hunt a déclaré hier que le gouvernement n’accepterait pas de financer de fortes augmentations de salaire par des emprunts «inflationnistes». «Nous devrions écouter l’avertissement très clair du gouverneur de la Banque d’Angleterre (jeudi), qui a dit que si vous financez des augmentations par des emprunts, cela est inflationniste, et c’est pourquoi c’est une situation très difficile», a-t-il déclaré. Le Royaume-Uni est confronté à une grave crise du coût de la vie avec une inflation qui reste au-dessus de 10%, particulièrement marquée dans l’énergie et l’alimentation. Les revendications sont favorisées par un taux de chômage qui demeure extrêmement bas à 3,7% fin novembre. Selon les chiffres publiés vendredi par l’Office national des statistiques (ONS), le Royaume-Uni a évité de justesse la récession en 2022, mais les prévisionnistes l’anticipent pour cette année.