Lors d'une audition parlementaire mardi, le directeur de McDonald's pour le Royaume-Uni et l'Irlande a déclaré que la société faisait face à "une à deux" accusations de harcèlement sexuel par semaine de la part de ses employés.
Alistair Macrow, s'exprimant devant la commission des entreprises et du commerce à Westminster, a également révélé que la direction de McDonald's recevait environ 5 signalements de harcèlement moral chaque semaine au Royaume-Uni et en Irlande.
Macrow a souligné que les témoignages des employés affirmant être victimes de harcèlement au travail étaient "vraiment horribles et difficiles à entendre". Cette déclaration survient après une série d'accusations de harcèlement sexuel et raciste révélées lors d'une enquête de la BBC cet été. Depuis la publication de cette enquête et le scandale qui en a résulté, McDonald's a annoncé le licenciement de 18 employés et la prise de 75 mesures disciplinaires, après avoir examiné 157 cas signalés. Cependant, 249 cas restent encore à examiner.
Répondant à ces allégations, Alistair Macrow a réaffirmé son engagement absolu à mettre fin à de tels comportements, à identifier les responsables et à les éradiquer de l'entreprise. Récemment, le cabinet d'avocats Leigh Day a déposé une plainte collective au nom d'employés de McDonald's affirmant avoir été victimes d'agressions ou de harcèlement. En juillet, McDonald's avait annoncé la création d'une unité d'enquête sur les cas de harcèlement, d'agressions sexuelles et de racisme sur ses sites au Royaume-Uni, suite aux allégations de centaines d'employés relayées par la BBC.
Malgré ces mesures, des dirigeants syndicaux ont déclaré lors de l'audition parlementaire que la situation au sein de l'entreprise n'avait pas connu d'amélioration depuis le lancement des enquêtes internes. Les syndicats soutiennent également que McDonald's a l'habitude de recourir à des accords amiables avec des victimes présumées de harcèlement, incluant des clauses de confidentialité. Cette n'est pas la première fois que McDonald's fait face à de telles accusations, remontant à quatre ans, lorsque le syndicat des Travailleurs de la boulangerie et de l'alimentation (BFAWU) avait déclaré que plus de 1000 employées se plaignaient de harcèlement sexuel et de mauvais traitements.
L'enquête de la BBC a également révélé que de nombreuses employées mineures, dont une ex-employée nommée Shelby qui avait commencé à travailler chez McDonald's à l'âge de 16 ans, affirmaient avoir été victimes de harcèlement sexuel ou moral de la part d'employés masculins plus âgés en cuisine. McDonald's, qui emploie 177 000 personnes au Royaume-Uni, dont une majorité de jeunes et d'adolescents, continue de faire face à des critiques et des défis liés à la culture de travail au sein de l'entreprise.