Royaume-Uni : Londres et Berlin signent un accord de défense

24/10/2024 mis à jour: 15:09
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Le secrétaire britannique à la la Défense John Healey et le ministre de la défense allemand Boris Pistorius

Le Royaume-Uni et l’Allemagne ont signé hier un accord de défense présenté comme «historique» afin de renforcer la coopération entre les deux pays, en particulier sur le flanc oriental de l’OTAN dans un contexte de tensions croissantes avec la Russie, rapporte l’AFP. 

Cet accord est également conclu au moment où le nouveau gouvernement travailliste britannique tente de concrétiser sa volonté de rapprochement avec ses alliés européens après le Brexit. 

Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, a notamment fait des questions de sécurité et de défense un axe majeur de ce rapprochement. «Nous partageons les mêmes menaces», a expliqué le ministre britannique de la Défense, John Healey, lors d’une conférence de presse commune à Londres, évoquant notamment l’invasion russe de l’Ukraine. Cet accord «envoie un signal à nos adversaires : nous dissuaderons et nous nous défendrons contre toute agression», a-t-il déclaré. 

Cet accord «est le début de quelque chose de très précieux» et «les projets envisagés dans ce traité nous apporterons avant tout davantage de sécurité en Europe», a abondé son homologue allemand, Boris Pistorius, lors de cette conférence de presse. «Face à la politique de division et de destruction du (président russe Vladimir) Poutine, nous proposons autre chose : de la solidarité, de la confiance», a-t-il indiqué. 

Londres et Berlin sont les deux principaux pays européens pourvoyeurs d’aide militaire à Kiev depuis le début de la guerre en février 2022. Le Royaume-Uni fournit notamment à l’Ukraine des missiles à longue portée, ce que s’est refusée de faire l’Allemagne jusqu’ici. Baptisé le «Trinity House Agreement», l’accord signé hier dans la capitale britannique est le premier de ce type entre le Royaume-Uni et l’Allemagne.

 Il prévoit que les deux armées s’entraîneront plus souvent ensemble afin de renforcer le flanc oriental de l’Otan. Des avions allemands P8, avions de patrouille maritime servant notamment à la lutte anti-sous-marine, opéreront «périodiquement» à partir de la base écossaise de Lossiemouth, afin de «contribuer» à la protection de la façade nord de l’Atlantique. 

En début de semaine, l’Allemagne a inauguré à Rostock un nouveau centre de commandement naval de l’Otan en mer Baltique, afin de coordonner les forces des Etats membres de l’Alliance de la zone. Il emploiera 180 personnes, dont des représentants britanniques.
La ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerlock, a souligné à cette occasion l’importance de protéger les principaux pipelines et câbles sous-marins en mer du Nord et en mer Baltique, où naviguent des bateaux «qui ne devraient pas s’y trouver». 


Coopération industrielle

L’accord entre Londres et Berlin prévoit également que les alliés de l’OTAN travaillent ensemble à la mise au point d’armes de frappe à longue portée pouvant aller plus loin que les missiles Storm Shadow existant du Royaume-Uni. Le Royaume-Uni a annoncé la semaine dernière qu'il allait rejoindre une initiative européenne pour développer la fabrication de missiles longue portée, aux côtés de l’Allemagne, l’Italie, la France et la Pologne. L’accord prévoit aussi l’ouverture au Royaume-Uni d’une nouvelle usine de l’allemand Rheinmetall, produisant des canons d’artillerie à partir d’acier britannique, avec la promesse de créer plus de 400 emplois. «Cet accord trace un chemin vers une coopération industrielle plus approfondie», a défendu John Healey, arguant que la coopération militaire entre les deux pays reste «sous-développée». Il devrait également représenter le premier pas vers un traité bilatéral plus large, qui doit être signé l’an prochain entre Berlin et Londres. 

La défense est le «premier pilier de ce nouveau et plus large traité d’amitié», a précisé John Healey lors de la conférence de presse. Interrogé pour savoir si cet accord bilatéral pouvait être une menace à la coopération franco-allemande en matière de défense, Boris Pistorius a répondu que c’est «le contraire», assurant que Paris a été «impliqué» dans les discussions ayant mené à l’accord.

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