Il lui faudrait trouver jusqu’à 40 milliards de livres (48 millions d’euros) par an à l’horizon 2024, selon la presse et les économistes.
Le gouvernement travailliste de Keir Starmer présente aujourd'hui un budget rigoureux, visant à combiner réduction des dépenses et hausse des impôts pour assainir les finances publiques. La Chancelière de l'Échiquier, Rachel Reeves, a pour mission d'annoncer des mesures potentiellement impopulaires qui pourraient générer jusqu'à 40 milliards de livres (48 milliards d'euros) par an d'ici 2030. Ce budget intervient dans un contexte de dette publique élevée, atteignant 100 % du PIB, et est observé de près par les conservateurs, les entreprises et les citoyens britanniques.
Le gouvernement promet d'éviter une hausse des impôts pour les «gens qui travaillent», mais prévoit des augmentations ciblées, notamment sur l'impôt sur le capital, les taxes sur l'héritage et les cotisations patronales. La TVA sur les écoles privées sera augmentée, les entreprises énergétiques feront face à une taxe sur leurs bénéfices exceptionnels, et le chèque énergie pour les retraités sera supprimé. Les décisions ont été anticipées par les conservateurs, qui critiquent cette «rupture de promesse» des travaillistes. L'ancien ministre des Finances, Jeremy Hunt, a ironisé en accusant Reeves de préparer «le budget le plus important de l'histoire en termes de hausse d'impôts», bien qu’elle ait promis de ne pas les augmenter.
Rachel Reeves prévoit aussi des investissements dans des secteurs stratégiques comme le NHS (système de santé public), l'éducation, et les services de garde d'enfants. Le budget inclura également une hausse du salaire minimum de 6,7 % pour lutter contre l’inflation. Elle pourrait également revoir les règles budgétaires pour permettre des emprunts supplémentaires destinés aux investissements publics.
La réaction des marchés sera cruciale, car les augmentations d'impôts et la hausse de la dette pourraient influencer la livre sterling. Les syndicats patronaux, pour leur part, attendent de voir l’impact des charges patronales accrues, estimées par le Trésor à 20 milliards de livres. Ce premier budget est déterminant pour le gouvernement Starmer, qui doit prouver sa capacité à gérer les finances publiques sans compromettre le bien-être des Britanniques.