Roumanie : l'extrême droite espère confirmer sa percée aux législatives

01/12/2024 mis à jour: 16:45
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Après trois décennies d’une vie politique structurée par deux grands partis, les analystes prédisent un hémicycle fragmenté et des négociations difficiles pour former un gouvernement.

Les Roumains se rendent aux urnes ce dimanche pour élire leur Parlement, une élection qui pourrait marquer un tournant stratégique pour ce pays membre de l’Union européenne et de l’Otan, situé à la frontière de l’Ukraine. L’extrême droite, emmenée notamment par Calin Georgescu, arrivé en tête au premier tour de la présidentielle, semble bien placée pour réaliser une percée historique, suscitant de nombreuses inquiétudes.

Des accusations liées à l’intégrité des élections, notamment une possible ingérence russe et le rôle de TikTok, ont entraîné un recomptage partiel des bulletins, ordonné par le Conseil constitutionnel. À Bucarest, certains citoyens expriment leur scepticisme face à cette situation. Gina Visan, infirmière, s’inquiète de voir des pratiques peu démocratiques : « Ils devraient respecter notre vote. Nous sommes habitués à ce genre de comportement, mais cela reste décevant. »

Les États-Unis ont également fait entendre leur voix, appelant à ne pas compromettre la crédibilité du processus électoral et à préserver la réputation démocratique de la Roumanie. Ce contexte tendu s’inscrit dans un paysage politique en pleine recomposition : après des décennies dominées par deux grands partis, un Parlement fragmenté est attendu, rendant les négociations pour former un gouvernement particulièrement complexes.

L’extrême droite, opposée à l’aide à l’Ukraine, semble attirer un électorat mécontent des difficultés économiques et du poids de la guerre voisine. L’Alliance pour l’unité des Roumains (AUR) et SOS Romania, dont la dirigeante Diana Sosoaca est favorable au Kremlin, figurent parmi les formations en lice. Un nouveau parti, le Parti de la jeunesse (POT), soutient également Calin Georgescu et pourrait entrer au Parlement.

Face à ces forces nationalistes, les centristes pro-européens d’USR espèrent mobiliser après le bon score d’Elena Lasconi à la présidentielle. Klaus Iohannis, président sortant pro-européen, a qualifié ces élections de cruciales pour l’avenir du pays. Selon lui, les Roumains doivent choisir entre rester une nation européenne moderne ou sombrer dans l’isolement et renouer avec un passé sombre.

Les bureaux de vote fermeront à 21h, et les premières estimations seront publiées dans la soirée, révélant peut-être un basculement inédit dans la vie politique roumaine.

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