La décision de fermer des parties de trottoirs ou d’espaces publics, juste devant des passages pour piétons, en plein centre-ville, a été qualifiée d’absurde et d’insensée.
Afin de redynamiser les passages souterrains du centre-ville de Constantine, dont celui de la place du 1er Novembre, longtemps délaissés, les autorités locales ont opté pour une stratégie singulière. Il s’agit de la fermeture de certaines parties des trottoirs et des espaces publics, pour inciter ainsi les citoyens à emprunter ces souterrains.
Cette initiative, loin de faire l’unanimité, a suscité de vives critiques de la part des Constantinois, la qualifiant d’absurde et d’inefficace. L’installation de barrières à l’extrémité des passages pour piétons a contraint les passants à effectuer un long détour ou à traverser la chaussée, une situation jugée dangereuse et incohérente. «Le hic est que les barrières ont été installées juste à la fin d’un passage pour piétons.
Celui qui traverse la chaussée se trouve contraint, soit de faire un demi-tour, soit de continuer à marcher sur la route, et non pas sur le trottoir, pour traverser de l’autre côté», a fulminé un citoyen. Et d’appeler soit à supprimer les barrières ou les passages pour piétons.
De plus, l’état de saleté des souterrains, particulièrement celui de la place des Martyrs, marqué par une absence de nettoyage depuis des semaines et des odeurs nauséabondes, notamment durant la période des fortes chaleurs, dissuade fortement les citoyens qui refusent carrément de les emprunter.
Un investissement conséquent qui a été mis à mal. Ironiquement, ces passages souterrains, inaugurés au mois de juillet 2023 à l’occasion de la célébration de la fête de l’Indépendance, ont fait l’objet d’une rénovation ambitieuse pour un budget de plus de 14 milliards de centimes.
Dotés de matériaux nobles tels que le marbre et la faïence, et ornés de fresques illustrant les monuments et les traditions de la ville, ces espaces devaient incarner un havre de culture et de commerce artisanal. L’échec de cette initiative met en lumière un manque de concertation avec les citoyens et une certaine précipitation dans sa mise en œuvre sans étudier les besoins de la population et prendre en considération la fermeture qui a duré des années.
L’absence de prise en compte des besoins des commerçants et des usagers, conjuguée à l’insalubrité persistante, a conduit à l’abandon de ces espaces pourtant prometteurs. Face à ce constat, des alternatives ont été proposées par les Constantinois. L’ouverture de toutes les entrées des souterrains, avec le lancement d’opérations régulières de nettoyage et l’installation d’activités commerciales attractives, tout en préservant la présence des artisans, pourraient redonner vie à ces lieux.
La suppression des barrières et la valorisation des atouts patrimoniaux et culturels des souterrains permettraient de les intégrer harmonieusement dans le tissu urbain et d’en faire un véritable pôle d’attraction. En conclusion, la revitalisation des passages souterrains du centre-ville de Constantine requiert une approche globale et inclusive, prenant en compte les besoins des citoyens, les atouts patrimoniaux de la ville et les exigences d’une gestion urbaine efficace.