Il y a quelques jours, des travaux de revêtement d’un tronçon de plusieurs centaines de mètres, qui relie la gare ferroviaire au rond-point de Sidi Brahim à la sortie est de la ville de Annaba, ont été engagés. Il s’agit du boulevard de l’ALN. Et si cette opération ne représente pas une priorité pour les habitants du chef-lieu de la wilaya, il n’en demeure pas moins que les travaux ont été opérés en pleine journée.
Ce qui incommode davantage les riverains qui se plaignent des émanations toxiques que dégage la fumée du bitume chaud lors de leurs déplacements pédestres. «Chaque année nous assistons à des opérations similaires de revêtement. On s’interroge sur leur utilité, encore plus sur la priorité de cette opération à la veille de la saison estivale. Même les autres boulevards récemment asphaltés, dont le Cours de la Révolution sont actuellement sujets à des travaux rendant les routes moches», dénoncent les habitants.
De leur côté, des commerçants implantés tout le long de cette voie publique ont constaté : «Au moment où on appelle à la rationalisation des dépenses, notamment en ces temps de crise économique, le maître de l’ouvrage semble n’en avoir cure, sachant que l’avenue de l’ALN était praticable avant son nouveau goudronnage. Pis, les normes techniques aussi ne semblent pas être respectées, puisque le plus novice peut remarquer les différents niveaux du bitume par endroits, particulièrement au contact des trottoirs.» Dans l’une de ses interventions lors des précédents Conseils des ministres, le président de la République a insisté sur le contrôle des travaux. «A partir d’aujourd’hui, il faut fixer des normes techniques pour chaque marché public. Ceux qui ne respectent pas ces normes iront en prison. Nous savons tous qu’une route bitumée aujourd’hui sera décapée au lendemain d’une averse.
Cela explique que les matériaux utilisés sont de mauvaise qualité», a tonitrué le président de la République face à son Exécutif. Ainsi, cette opération confirme encore une fois que les priorités dans les travaux de bitumage ne sont pas judicieuses, puisqu’on s’attelle à asphalter celles qui n’affichent pas le besoin au détriment d’autres qui en souffrent depuis plusieurs années. Il en est ainsi des rues du chef-lieu et celles de ses banlieues qui sont dans un état plus que déplorable. En effet, toutes les rues donnant sur le boulevard principal Ibn Khaldoun (ex-Gambetta) sont parsemées de nids-de-poule. Certaines routes, dont la détérioration remonte à plusieurs années, ne sont pas bitumées jusqu’alors.
Chantier ouvert à longueur d’année, elles sont devenues à la limite impraticables, à l’image de celles des cités des Orangers, Didouche Mourad, Auzas, Bormet El Gaz, Oued Forcha, etc. Pis, certaines sont devenues inaccessibles même en voiture. «D’autres routes n’ont pas besoin d’être refaites, puisqu’elles étaient en très bon état avant l’engagement des travaux tels que ceux de l’avenue de l’ALN. Celles des quartiers populaires qui présentent un besoin pressant pour la population sont malheureusement ignorées.
A voir l’asphalte déformé devant les arrêts de bus du boulevard de l’Afrique menant vers la grande cité de la Plaine Ouest renseigne sur la négligence caractérisée de la commune de Annaba. Nous n’arrivons plus à comprendre la logique de ceux qui ont la charge de décider», s’étonnent les habitants de la cité Didouche Mourad, dont les routes sont en chantier permanent depuis plusieurs années. Un simple passage dans cette cité populaire, un quartier en plein centre-ville, permettra de voir une véritable favela qui s’est installée depuis plusieurs années.