En phase de mise à niveau de tous les secteurs touchant à la vie quotidienne des citoyens, le département de l’Intérieur apparaît comme un super ministère dès lors qu’il couvre la gestion des collectivités locales et l’aménagement du territoire. Un vaste programme de travail a été mis à l’ordre du jour, récemment, à l’occasion de la rentrée à l’Ecole nationale d’administration, où un ensemble d’orientations, précises et multisectorielles, ont été adressées par le ministre à tous les gestionnaires des affaires publiques.
A l’heure où des voix plaident en faveur de la suppression de la daïra dans l’organisation de l’administration locale, les services déconcentrés de l’Etat voient leur mission réaffirmée par les autorités gouvernementales qui les chargent d’un «suivi minutieux» des projets mis en place au profit des habitants à travers le territoire national.
Le ministre de l’Intérieur a exigé un «travail soutenu de tous les services locaux» afin de rattraper «les lacunes enregistrées dans le cadre de vie des citoyens». Il est ainsi souligné la nécessité de prendre en charge «tous les points noirs au plan de l’environnement et l’accélération des projets d’aménagement urbain». En mettant en avant l’urgence de rehausser le cadre de vie des citoyens dans les villes et les villages, l’administration centrale opère un véritable retour au réel qui coïncide naturellement avec les attentes des populations locales.
Dans cette entreprise aussi pragmatique que porteuse, il sera possible de réduire ou de redéfinir certaines ambitions et autres postulats ayant survécu à toutes les contingences et crises planétaires. L’acquisition d’un véhicule neuf est une perspective qui s’éloigne d’une bonne partie de la classe moyenne, tandis que la réfection et l’extension des chemins communaux et de wilaya, parfois des routes nationales, ainsi que le renforcement des transports collectifs sont des préoccupations d’une grande majorité de la population. Un conclave des présidents d’APC permettrait à cet égard de dresser un état des lieux de ce secteur névralgique souvent déclassé dans l’agenda des collectivités locales.
Les représentants des administrés assumeront leur rôle de médiateurs avec les pouvoirs publics, neutralisant ainsi l’activité d’influenceurs interlopes versés dans le recensement des «points noirs». Le simple rappel des montants affectés à des programmes de développement peut être raisonnablement remisé dans les anciennes pratiques de gestion pour laisser place au suivi réel des travaux jusqu’à la réception des structures et des équipements projetés.
Les axes de travail ainsi que les priorités tracées au niveau gouvernemental répondent à des exigences immédiates et relèvent aussi des défis à moyen et long termes. L’intérêt accru porté à l’aménagement du territoire, avec une planification mieux pensée et adaptée, va dans le sens des recommandations des spécialistes qui travaillent sur la prévention des grands sinistres de l’été, comme les feux de forêt.
La protection de l’environnement ainsi que la gestion rigoureuse de l’hygiène publique, et son corollaire la continuité du service d’AEP, en plus de garantir le bien-être des citoyens, sont le premier rempart contre la réémergence des maladies et des épidémies. Une stratégie idoine d’investissements créateurs de richesse et d’emplois participera à la fixation des populations dans des régions qui recouvreront une vie économique et sociale, et fera retomber en grande partie les requêtes formulées outre-mer au sujet du phénomène migratoire.