Le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé a déclaré la semaine dernière que la variole du singe constitue une «urgence de santé publique de portée internationale».
La nouvelle souche du virus est plus dangereuse et plus contagieuse que celle apparue en 2022 et 2023, affirment les épidémiologistes, appelant à la réactivation des plans de prévention englobant les mesures de précaution et de vigilance communes à toutes les menaces virales, à commencer par le geste le plus ordinaire et le plus efficace qu’est le lavage fréquent des mains.
Au niveau national, le ministère de la Santé a annoncé la mise en place d’un dispositif de surveillance et d’alerte, notamment «aux points d’entrée aux frontières afin de permettre la détection rapide des cas symptomatiques par le personnel médical, ainsi que l’information et la sensibilisation de la population». Des recommandations strictes sont destinées aux personnes voyageant dans les zones à risque pour éviter la propagation de l’agent pathogène signalé déjà en plusieurs endroits du monde.
Les alertes sanitaires tendent à devenir régulières, entraînant la mobilisation des instances spécialisées et des gouvernements à travers les continents.
Au sujet des facteurs d’émergence de ces maladies, dont certaines étaient déclarées éradiquées depuis des décennies, les chercheurs s’accordent à citer le changement climatique, la déforestation, la perturbation des écosystèmes et la baisse de l’immunité collective induite par l’arrêt de la vaccination à l’issue des épisodes épidémiques antérieurs.
Comme lors de la plupart des crises sanitaires précédentes, les médecins ne mettent pas en avant une réponse exclusivement médicamenteuse, mais insistent sur l’amélioration de l’hygiène de vie, de l’alimentation et les mesures de base pour éviter les contaminations.
Lorsque l’infection survient, les traitements prévus agissent sur les symptômes, à l’explication des cas de complication observés dans des situations de vulnérabilité prononcée.
Le bouleversement ou l’altération de l’environnement, ainsi que l’irrépressible circulation des personnes et des biens placent tous les pays du monde sous état d’urgence sanitaire permanent. Les élites médicales et les organismes relevant du secteur conjuguent leurs efforts avec l’action gouvernementale, avec pour mission de prévenir les risques épidémiques, de réduire l’impact sur la vie publique, économique et sociale.
Dans ce sillage, la récente intervention médiatique du premier responsable de l’Agence nationale de la sécurité sanitaire a été fort édifiante et éclairante.
En mettant au point une stratégie contenant un ensemble de données et de recommandations, cette Agence ambitionne d’aider à la prise de décisions, en contribuant à la mise en place d’un «système de santé d’anticipation et de résilience pour la protection des générations actuelles et futures des risques sanitaires».
Tout en prévoyant la réalisation d’un centre de vaccinologie et d’un hôpital de confinement, l’Agence de sécurité sanitaire pointe également de son côté, parmi les causes des résurgences virales, le changement climatique et la dégradation de l’alimentation.
Les hommes politiques peuvent participer à ce débat, en formulant, entre autres, les voies et moyens de renforcer la résilience du corps social face à l’apparition des maladies.
Au cours de la campagne électorale en cours, il a été préconisé d’encourager et d’intéresser les jeunes aux métiers de l’agriculture et de l’élevage, dans les activités de production et de distribution.
La santé publique se portera assurément mieux quand les viandes et les fruits, indispensables pour une alimentation équilibrée, seront autrement plus accessibles que les molécules de synthèse délivrées en officine.