L’annonce d’un renforcement du réseau de distribution de l’électricité à travers le pays va assurément rasséréner de nombreux citoyens qui ont été échaudés par des tensions dans ce secteur lors des dernières saisons estivales.
L’important programme de rénovation des équipements, doté d’un budget de 100 milliards de dinars, est de nature à résorber toutes les lacunes signalées dans différentes localités où l’alimentation en énergie électrique a dû achopper sur la faiblesse des installations, l’insuffisance ou l’obsolescence de certains postes et stations entrant dans le système de distribution.
En engageant cet investissement conséquemment financé, les responsables en charge du dossier lancent un signal fort en direction de la population, l’assurant avoir pris acte et donné suite aux requêtes formulées lors des épisodes de grandes chaleurs et en temps hivernal, quand des villages ou des quartiers se retrouvaient incidemment plongés dans le noir.
Les citoyens ont rarement été convaincus par les explications livrées par des intervenants dans le domaine, arguant du «pic de consommation» survenant en été et entraînant des ruptures d’approvisionnement. Dans la perception citoyenne, les secteurs stratégiques en lien direct avec les conditions de vie de la population ont la vocation et la mission de se donner les moyens d’intervention et d’anticipation pour faire face à toutes les situations, ordinaires et d’urgence, qui sont en général prévisibles même en tenant compte des nouvelles donnes climatiques. Les habitants ont du reste régulièrement manifesté une égale reconnaissance et une solidarité sans faille aux équipes déployées dans les structures de base et qui ne lésinent sur aucun effort pour intervenir et rétablir le courant dans les moindres localités où les installations vétustes cèdent sous la rudesse du climat.
Le niveau de remplissage des barrages hydrauliques ayant atteint près de 40% est l’autre motif de satisfaction à l’orée de la saison estivale.
Une nette amélioration dans la gestion de l’alimentation en eau potable a été enregistrée ces derniers mois, dénotant la mise en place de dispositifs plus efficients en matière de distribution et de répartition des ressources disponibles.
Ce sont des dysfonctionnements dans ce registre qui étaient pendant longtemps à l’origine des pénuries d’eau et du phénomène de stress hydrique. Des réaménagements et un redéploiement des personnels chargés de la gestion des réseaux suffisaient dans la majorité des cas pour rétablir l’alimentation des foyers mais parfois au prix de vives séquences de tension et de protestation.
Joint à la disponibilité des volumes emmagasinés dans les infrastructures hydrauliques, un mode de gestion rigoureux et efficace est à même d’enrayer des situations de détresse que la population n’est plus disposée à vivre comme lors des années d’inertie et d’incurie ayant marqué une longue période de la vie nationale. Un programme de rénovation et de renforcement des équipements et des réseaux est également souhaité dans ce secteur aussi névralgique que celui de l’énergie.
L’eau et l’électricité, en plus des routes et des voies de communication, sont les bases à partir desquelles le bien-être des citoyens peut être envisagé et construit, puis le développement socio-économique à l’échelle de la collectivité nationale. Les annonces émanant des directions centrales ne constituent toutefois pas, à elles seules, des gages de concrétisation des différents programmes.
Le rôle de l’administration locale est primordial dans la mise en œuvre et le suivi des opérations engagées dans l’optique de rehausser le niveau de vie de la population. Des walis donnent régulièrement des leçons de présence et de réactivité, à l’image du chef de l’exécutif d’une wilaya à l’est du pays qui a ordonné récemment à ses accompagnateurs embarrassés de mobiliser sur-le-champ les moyens pour désobstruer un cours d’eau, lequel peut être source de vie mais aussi de péril quand la société et les responsables le laissent à l’abandon.