L’Agence thématique de recherche en sciences sociales et humaines (ATRSSH) a posé, hier, les jalons de sa nouvelle stratégie, via l’assemblée constituante de son réseau thématique dédié à l’éducation et à la formation.
Ce secteur, qui peine à mettre en place de réelles réformes, pourrait dans un avenir proche s’appuyer sur des projets prioritaires et adaptés à ses aspirations. Experts, chercheurs, pédagogues et partenaires socioéconomiques ont amorcé, à partir de l’université Salah Boubnider (Constantine 3), un débat autour du processus de création du réseau qui implique, selon eux, la collecte de données, l’étude et la sélection des demandes et, enfin, la constitution du comité de coordination.
Cette structure, indépendante des institutions officielles, est encadrée par le décret n°19-233 du 13 août 2019, vise à promouvoir la recherche et le développement technologique. Huit axes ont été retenus pour être le réceptacle des propositions, allant de la gouvernance, à la psychopédagogie, en passant par l’innovation technologique.
Insuffler un élan commun aux secteurs de la recherche universitaire et ceux de l’éducation et de la formation, de l’avis même de l’assistance, est inédit. Il s’annonce pour le moins laborieux. «La dynamique du réseau s’exprimera à travers les projets sélectionnés. Il sera question de répondre et prendre en charge les défis nationaux et sociétaux, mais aussi de transformer la recherche académique en recherche appliquée», explique, à El Watan, le directeur de l’ATRSSH. Pour M. Aibeche, «ce premier dispositif est soumis à un travail global pour corriger les anomalies par le truchement d’expertises».
Certains observateurs ont vu dans le lancement de ce réseau thématique une opportunité pour mettre en lumière des thèses de recherche en la matière, oubliées sur les travées des bibliothèques universitaires.
Pour notre interlocuteur, il existe une production scientifique conséquente, sauf qu’elle ne trouve pas d’écho auprès des centres de décision. «Le réseau ne peut pas se substituer aux institutions, sa vocation est de devenir un lieu d’expertises, il apportera des solutions aux besoins exprimés par les secteurs concernés, car il est possible de mobiliser des financements pour les chercheurs», a-t-il précisé.
ASSEOIR UNE STRATÉGIE
Le choix thématique du réseau a été décidé d’une manière réfléchie, suite aux suggestions d’experts à l’intérieur et à l’extérieur du pays, selon la représentante du département de la recherche au ministère de tutelle. Il s’intéresse notamment à un secteur que l’on qualifie de sinistré, «comptabilisant à lui seul 11 millions d’élèves et 500 000 enseignants, tous paliers confondus», comme il a été rappelé par l’un des intervenants par visioconférence.
Une refonte des contenus et des méthodes d’apprentissage, ainsi qu’une réorganisation des structures de l’éducation nationale sont devenues indispensables à l’effet de permettre l’intégration de la société algérienne dans le contexte de mondialisation économique et d’accélération du progrès technologique.
Ledit réseau dispose de compétences humaines et de moyens matériels pour devenir une force de proposition. Il inclut, de par ses multiples missions, «l’implication des professionnels, la formation continue, la mise en œuvre des projets, la stabilité des capacités scientifiques, la prise de décision, la contribution à la recherche et la veille technologique», est-il indiqué.
Le vœu formulé par bon nombre de participants, à l’instar de cette directrice de laboratoire à l’université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou, est qu’«émerge une synergie pour accomplir au mieux leur mission».