La Mission de l’ONU en République démocratique du Congo (Monusco) a fermé hier son bureau de Bukavu, quartier général de ses opérations dans le Sud-Kivu (Est) depuis plus de 20 ans, poursuivant son retrait tel que réclamé par Kinshasa qui la juge inefficace, rapporte l’AFP.
La Monusco a annoncé la fin de ses opérations au Sud-Kivu le 30 avril, ne laissant dans la province, disait-elle, que les effectifs nécessaires pour assurer la sécurité de ses installations jusqu’à la fin de son retrait. Acté en décembre dernier par le Conseil de sécurité, le désengagement total de la Monusco a été prévu en trois phases, la première concernant le Sud-Kivu. Une date limite a été fixée pour celle-ci, mais pas pour les deux autres, qui concerneront le Nord-Kivu et l’Ituri, les deux provinces les plus troublées de l’Est congolais.
La Monusco a «transféré aux autorités nationales ou fermé sept bases ou sites» du Sud-Kivu (Baraka, Bukavu, Bunyakiri, Kamanyola, Kavumu, Rutemba, Sange) et 15 autres installations, a précisé la mission dans un communiqué. Il reste trois bases (Mikenge, Minembwe, Uvira) qui, bien qu’ayant cessé leurs opérations, selon la Monusco, doivent être transférées à l’armée congolaise «dans les prochaines semaines», ajoute le texte. Le premier transfert a eu lieu le 28 février à Kamanyola, lorsque la police congolaise avait pris possession de la base de l’ONU dans cette localité proche des frontières rwandaise et burundaise.
Le Nord-Kivu est en proie depuis fin 2021 à une rébellion menée par le Mouvement du 23 mars (M23) qui, avec le soutien d’unités de l’armée rwandaise, s’est emparé de vastes pans du territoire.
Avant le lancement de son désengagement, la Monusco comptait environ 15 000 Casques bleus.