Au moins 11 villageois ont été tués lundi en Ituri, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), lors d’une nouvelle attaque attribuée aux rebelles ADF, affiliés au groupe Etat islamique, ont indiqué hier des sources locales, citées par l’AFP.
Les Forces démocratiques alliées (ADF), à l’origine des rebelles ougandais majoritairement musulmans, sont implantées, depuis le milieu des années 1990, dans l’est de la RDC, où elles ont tué des milliers de civils.
Leurs exactions ont commencé dans la province du Nord-Kivu et se sont étendues depuis plusieurs années dans la province voisine de l’Ituri. Les ADF ont prêté allégeance en 2019 à l’EI et sont aussi accusées de plusieurs récentes attaques sur le sol ougandais. Fin 2021, les armées ougandaise et congolaise ont lancé contre elles une opération militaire conjointe, baptisée «Shujaa», sans parvenir jusqu’à présent à stopper leurs attaques.
Lundi dans la matinée, «les rebelles ADF ont surpris des paysans dans leurs champs» dans plusieurs villages du territoire de Mambasa, en Ituri, a déclaré Mandela Moïse, responsable de la société civile de la chefferie (entité administrative) de Babila Babombi. «Ils ont tué 13 personnes, dont les corps sont visibles et qui sont en majorité des cultivateurs», a-t-il ajouté.
Matadi Muyapandi, administrateur policier du territoire de Mambasa, a de son côté chiffré à 11 le nombre de corps retrouvés en «différents endroits de la forêt». L’armée «traque ces rebelles, vers les territoires d’Irumu (Ituri), de Beni (Nord-Kivu), partout», a-t-il assuré.
Mandela Moïse regrette de son côté que les opérations militaires conjointes ougando-congolaises «se limitent aux territoires d’Irumu et Beni» et que Mambasa soit, selon lui, «oublié».
Des représentants de la société civile de Beni ont affirmé dimanche avoir répertorié en janvier 23 attaques de présumés rebelles ADF ayant fait, selon eux, plus de 80 morts dans le seul territoire de Beni.