Fermé depuis 2015 suite à un incendie, le souterrain de la place du 1er Novembre (La Brèche) en plein centre-ville de Constantine, a été enfin inauguré, hier mercredi 5 juillet par les autorités locales, à leur tête le wali, Abdelkhalek Sayouda.
Cette inauguration survient à l’occasion de la célébration de l’anniversaire du recouvrement de la souveraineté nationale. C’était une joie incommensurable exprimée par les éléments de l’EPIC de gestion des pompes funèbres, chargée de la réalisation, mais surtout par la population de Constantine. Cette dernière s’est empressée après le départ des officiels pour redécouvrir ce lieu complètement réaménagé. Tout a été refait avec des matériaux nobles, dont le marbre pour le parterre, la faïence pour les murs et une quarantaine de fresques éclairées à l’intérieur.
On compte 16 grandes fresques illustrant des monuments de la ville, notamment les ponts, le tombeau de Soumaâ à El Khroub, et l’image de Abdelhamid Benbadis. Il y a également 25 petites fresques illustrant les traditions de Constantine avant l’époque coloniale, à l’instar de l’habit constantinois et autres.
«Ces fresques qui étaient l’idée initiale du wali se veulent aussi comme un clin d’œil pour les touristes étrangers. Venant pour découvrir la ville, ils vont observer et faire une analyse des fresques exposées sur les murs pour dire aussi que Constantine existait avant l’arrivée des Français», a déclaré à El Watan Abdelamdjid Amer directeur de l’établissement des pompes funèbres de la commune de Constantine et chargé des travaux de réhabilitations du souterrain.
Et de poursuivre que ces fresques ont été réalisées par des jeunes artisans locaux. Hommes et femmes étaient en train de prendre des photos à l’intérieur du souterrain pour garder ce qu’ils ont qualifié «d’un beau souvenir de ce joyau pour la ville». «Je demande aux locataires d’en prendre soin», a-t-il dit.
Pour assurer la sécurité des passagers, les lieux ont été dotés de caméras de surveillance, d’un poste de police permanent, d’un système d’alarme et un système anti-incendie. Ce dernier se déclenchera à la moindre fumée propagée à l’intérieur, où des lampes spécifiques vont indiquer l’endroit de la fumée même celle de la cigarette. Notre interlocuteur souligne qu’une étude approfondie a été menée pour prévenir tout type d’incendie et éviter les scénarios précédents.
Un mérite à rendre à l’EPIC des pompes funèbres
Un mérite à reconnaître et à rendre à l’EPIC des pompes funèbres, car il faut rappeler que suite à l’incendie qui s’est déclaré en 2015 dans ce souterrain, les travaux ont été attribués à une entreprise privée.
Suite à un litige avec le maître d’ouvrage qui est la commune de Constantine, une résiliation avait eu lieu par le biais de la justice sans l’achèvement du chantier. Les autorités décident de transférer les travaux à l’Epic susmentionné selon la formule du gré à gré.
En dépit du manque de moyens humains et matériels, les éléments de cet établissement étaient à la hauteur de la mission qui leur a été confiée, achevant les travaux en un temps record pour livrer le projet le 5 juillet.
D’ailleurs, les employés ont été félicités, hier, par les autorités locales. Un véritable exemple à suivre pour mettre en valeur la ville du vieux Rocher, commençant par la lutte contre l’informel au square Bachir Bennacer, redonner une vie à la place Ahmed Bey (Dounia Taraif) et revoir sa fontaine musicale toujours à l’arrêt en plus des chutes laides réalisées en face du siège du secteur urbain de Sidi Rached, à quelques encablures de l’hôtel Novotel.
Pour revenir au souterrain, Skandar Boussouara directeur du patrimoine communal de Constantine a fait savoir que les 15 locaux existants sur les lieux seront réattribués aux anciens locataires. «C’était la promesse du maire de Constantine. Ils sont des locataires de la commune depuis les années 1980, et ils ont souffert de la fermeture depuis environ 7 ans.
Mais cette attribution se fera selon des conditions. L’activité à reprendre à l’intérieur du souterrain ne sera pas la même qu’auparavant. On leur a recommandé des activités commerciales qui vont dans le sens et le thème du tourisme et de la culture à Constantine, à l’instar du cuivre, des objets de souvenir et autres.
Une manière de promouvoir tout ce qui est lié à l’histoire, la culture et l’authenticité de la ville». Mais ces locataires vont-ils se soumettre aux conditions imposées par la commune ? Le directeur du patrimoine affirme que les locataires n’ont pas le choix, vu que cette ville connaît dernièrement une importante dynamique touristique, avec un afflux des étrangers.
«Ce n’est plus un simple souterrain, mais il est question d’un lieu d’attraction touristique», a argué M. Boussouara. Et de conclure que les lieux seront rouverts officiellement dans les prochains jours, après la finalisation des dernières retouches et des mesures organisationnelles.