Le projet de renforcement et de sécurisation de la wilaya de Constantine en matière d’alimentation en eau potable (AEP) touche à sa fin, avec un taux d’avancement de 95%. C’était l’affirmation de la directrice des ressources en eau, Amina Bougoffa, en marge d’une récente visite du wali de Constantine, Abdelkhalek Sayouda, aux différents projets du secteur de l’hydraulique.
Pour notre interlocutrice, le projet, qui sera finalisé et réceptionné d’ici la fin de l’année en cours, permettra d’approvisionner plusieurs régions dans la wilaya, souffrant d’un grand déficit en eau potable. Parmi les travaux à entreprendre pour une optimisation du projet en question, notons le renforcement de l’AEP à Retba dans la commune de Didouche Mourad, la réalisation d’un château d’eau de 1500 m3 à l’extension sud de Ali Mendjeli, le projet d’AEP dans certaines parties au lotissement d’El Barda à Constantine, la rénovation d’une conduite de 5 km et d’un diamètre de 200 mm à Guettar El Aïch (commune d’El Khroub) et le renforcement de l’AEP à Ibn Ziad et ses localités à partir du forage de Aïn Tin.
Cela, sans oublier la commune de Beni Hamidene, où plusieurs agriculteurs trinquent et affirment que les animaux dans les fermes souffrent aussi des fortes chaleurs et de la sécheresse qui a un véritable impact sur le rendement des éleveurs. «Beni Hmidene fait partie du projet qui touchera la daïra d’Ibn Ziad.
Certaines agglomérations ont été aussi prises en charge en dehors du projet soit par la direction des ressources en eau ou dans le cadre du plan communal de développement (PCD) surtout la localité de Safsafa. Cette dernière connaît un grand manque d’eau et une grande sécheresse. C’est pourquoi, j’annonce aux habitants de Safsafa que nous avons enregistré le projet et nous allons l’entamer prochainement pour les alimenter en eau potable», a promis le wali de Constantine.
Ce dernier a annoncé également que les différents projets d’AEP connaissent un certain avancement et seront mis en service avant l’été, améliorant l’approvisionnement en eau dans plusieurs communes, dont Aïn Abid, Benbadis, Zighoud Youcef et aussi la partie nord de la wilaya, qui a bénéficié de la station de Aïn Tin dans la wilaya de Mila. Evoquant cette station, le projet a malheureusement accumulé un grand retard, consommant un budget de 1,5 milliard de dinars. Selon l’entreprise chargée de sa réalisation, il sera livré au mois de juillet prochain. «Je ne suis pas satisfait de l’avancement des travaux, il s’agit d’une simple baraque à réaliser avec l’installation de la tuyauterie. Ce projet a consommé des sommes exorbitantes», a dénoncé le wali.
Une course contre la montre
Lors de la même visite, les entreprises chargées des différents projets avaient l’épée de Damoclès au-dessus de la tête. Certains responsables se sont vu apostropher par le wali lorsqu’ils ont annoncé une réception pour le 5 juillet prochain. «Je veux l’achèvement des travaux avant le 15 juin, afin d’alimenter la population avant l’arrivée de l’été», a-t-il instruit les concernés à Hamma Bouziane, une commune qui connaît un déficit en eau. Cette ville abrite un projet de raccordement du forage 1 à Hammam Zaoui vers le réservoir de 5000 m3 de la cité Benchaoui.
Ce projet a été lancé le 15 février 2023 pour un délai de réalisation de 6 mois. Actuellement, le taux d’avancement est estimé à 10%. En respectant les délais, le projet ne pourra être livré avant le mois de juillet prochain. Une véritable course contre la montre est engagée, surtout que la ville de Hamma Bouziane compte 57 300 habitants en plus de 3190 âmes dans les zones éparses. «Ce projet permettra une alimentation en eau potable de 8 heures quotidiennement, sachant que la population était alimentée en eau un jour sur deux», a expliqué la directrice des ressources en eau de la wilaya.
De nombreux projets sont réalisés, d’autres sont en cours et certains ont été récemment inscrits, prouvant le déploiement de tous les moyens financiers, matériels et administratifs pour le bien-être du citoyen.
Malheureusement, sur le terrain de nombreuses localités souffrent encore soit des suspensions récurrentes, soit du problème des dépôts du calcaire bouchant les réseaux, des conduites abîmées, d’insuffisance des châteaux d’eau après l’accroissement de la population de certaines villes, de la mauvaise qualité de service, de la faible pression faible ou autres.
Notons à titre d’exemple la commune de Didouche Mourad ou la partie inférieure du quartier Sidi Larbi à Zighoud Youcef où les habitants dénoncent la faible pression de l’eau dans leurs robinets. «Nous sommes alimentés un jour sur deux, mais on en souffre, car durant l’alimentation on n’arrive même pas à remplir nos réservoirs tellement la pression est très faible. Faut-il un nouveau château d’eau ou de nouvelles conduites ? Il y a une différence entre les déclarations des autorités et la réalité», a regretté un des riverains.