Rencontre sur l'industrie pharmaceutique à Oran : La promotion du générique fait l'unanimité

28/05/2022 mis à jour: 02:39
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Cette année, c’est le thème de «La production nationale des médicaments» qui a été débattu et décortiqué par de nombreux intervenants

La 9e journée scientifique du Syndicat national autonome des pharmaciens d’officine (Snapo) d’Oran a été organisée, jeudi dernier, à l’hôtel Oran Bay (ex-Sheraton). Cette année, c’est le thème de «La production nationale des médicaments» qui a été débattu et décortiqué par de nombreux intervenants, qui ont présenté à tour de rôle et tout le long de la journée des communications face à une assistance composée de pharmaciens venus de plusieurs wilayas du pays. 

D’ailleurs, comme l’a affirmé M. Belaroussi, vice-président du Snapo d’Oran, en prenant la parole, qui dit «production nationale», dit forcément «promotion du générique», le pharmacien d’officine étant, en effet, reconnu comme le cheval de bataille pour faire aboutir la promotion et la production médicamenteuses locales. Cette thématique – celle de la production nationale de médicaments – a ainsi été cernée, lors de cette journée, sous différents angles, où il a été notamment question des défis qui lui sont imposés par rapport aux contraintes de compétitivité qui exigent de l’industrie d’être performante et compétitive, ainsi que la contrainte liée à la croissance rapide des coûts des médicaments nouveaux, surtout par rapport au vieillissement de la population, le problème du coût des maladies chroniques, qui commencent déjà chez les quinquagénaires, avec la prolifération des maladies lourdes se posent en effet avec acuité. 

Mais encore, le droit de garantir un accès équitable aux médicaments à des prix abordables pour tous les citoyens algériens. «Face à ces diverses contraintes, il devient impératif de mettre en place une politique du médicament en Algérie, c’est ce qu’on appelle la politique de médicament nationale», dira M. Belaroussi. L’Etat, par sa politique, encourage l’industrie locale afin de maîtriser l’augmentation des dépenses médicamenteuses tout en garantissant l’accès aux médicaments. C’est ce que l’Algérie a réussi à faire en initiant une industrie nationale des médicaments qui couvre nos besoins à hauteur de 70%. A travers les mesures publiques qui poussent à diminuer graduellement la dépendance aux médicaments importés.

DEFENSE DE LA PRODUCTION NATIONALE

Donc, la production du générique constitue le fondement majeur de cette politique, avec l’encouragement du produit générique qui est une orientation importante que les autorités souhaitent imprimer. 
Belambri Messaoud, président national du Snapo, a abondé dans le même sens en prenant la parole. «Certains nous reprochent de trop parler de l’industrie pharmaceutique et disent même que nous sommes davantage un syndicat d’industrie pharmaceutique que de pharmaciens d’officine. Pour nous, c’est une affaire de principe, le Snapo s’est toujours distingué par la défense et l’encouragement de la production nationale. Aujourd’hui, la production nationale est arrivée à une couverture de 75% (de nos besoins). On aspire à d’autres objectifs, notamment l’exportation, la production des biomédicaments et même celle des matières premières. Ce sont des questions stratégiques pour notre pays. 

Une question de sécurité sanitaire, d’indépendance et d’économie nationale. On ne peut plus rester dépendants des recettes pétrolières, il faut que notre pays assoie son économie sur d’autres secteurs que celui pétrolier, et je pense que l’industrie pharmaceutique est l’un des secteurs le mieux placé pour assurer ce développement.» Et de certifier que «les pharmaciens d’officine ont joué un très grand rôle pour concrétiser cela, quand bien même ce ne fut pas une mince affaire, étant donné que la population algérienne est habituée, depuis plus de 50 ans, à consommer les produits importés. Aujourd’hui, dit-il, le problème est que face à la démographie galopante, il n’y a pas seulement une saturation mais une sursaturation qui font, qu’au lieu des normes universelles et nationales réglementaires d’une officine pour 5000 habitants, nous sommes dans certains lieux à une officine pour 2000 ou 3000 habitants». Dans cette optique, il se félicitera du fait que le Snapo ait contribué à l’établissement d’une carte pharmaceutique équilibrée qui couvre toutes les zones. Dans cette optique, «4500 officines ont été ouvertes dans les zones rurales, les nouvelles cités». Cela, hélas, n’a pas été sans le revers de la médaille, du fait qu’il y a eu un impact sur la démographie professionnelle, les pratiques, la qualité de l’exercice, le respect de la déontologie, etc.

Le Dr Mettioui Nourredine, président national du Conseil national de l’Ordre des pharmacies (CNOP), a communiqué sur «La place de l’éthique dans l’industrie pharmaceutique», en mettant en garde contre «les dérives» d’une minorité de pharmaciens d’officine qui ternissent, par des pratiques déloyales et illégales, la profession. «Les pharmaciens qui sortent de la réglementation, qui pénètrent dans l’exercice de la pratique illégale, (il faut qu’ils sachent) qu’il y a toujours une institution à côté qui s’appelle le Conseil national de l’Ordre et le conseil régional des Ordres. Nous ne sommes pas un organe de répression, nous sommes un organe qui réglemente. Nous ne sommes pas là pour faire du mal à nos confrères, au contraire, nous, on vous protège». 

Il dira aussi que la profession de pharmacien est en train de muter ces derniers temps, devenant de plus en plus difficile. «La formation, au niveau de la science, nous met dans une situation très embarrassante. Nous attendons pour juillet 2022 un total de 2932 nouveaux diplômés en Algérie. En 2023, ils seront 2250 pharmaciens diplômés. Vous voyez le cumul ! Cela veut dire que dans six ans, on va avoir 15 000 nouveaux pharmaciens, et à côté un tissu officinal saturé et en surnombre. Donc là, on est en train de trouver avec nos amis du syndicat des solutions radicales.»

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