Organisée par la galerie Ezzou’Art en collaboration avec avec Beit Echiir El djazaiiri, cette rencontre littéraire a permis aux présents de découvrir ou de redécouvrir un auteur, mettant en avant-plan son rapport à l’écriture.
Boualem Ramdani étrenne son intervention par son ouvrage Le théâtre algérien entre le passé et le présent, publié par l’ENAL en 1984. Sans prétention aucune, il estime que ce livre, écrit dans l’urgence, est un vade-mecum indispensable pour les intéressés du quatrième art algérien. Il regrette, cependant, que ce livre d’actualité n’ait pas eu l’impact espéré d’autant plus qu’il détient des informations précieuses.
Dans son autre livre Fi layli corona (Lumières dans la nuit du corona) - paru aux éditions jordaniennes Khotot oua Dhilal en 2021 et aux éditions éditions algériennes Dar Bahaddine Boualem Ramdani, propose des écrits rédigés durant la première période du confinement. Pour l’intervenant, la culture a largement contribué à limiter les dégâts sur le plan psychologique «quand on sait que toute une nation s’est mobilisée pour acheminer le livre dans sa forme classique ou électronique à toutes les couches sociales», estime-t-il.
Dans le livre en question, Boualem Ramdani présente quatorze portraits de certaines personnalités dont entre autres le caricaturiste Plantu, le philosophe, essayiste Michel Onfrey et André Miquel. L’orateur rappelle que le défunt André Miquel est un historien, spécialiste de la langue et de la littérature arabe.
Connu pour ses travaux sur la géographie arabe médiévale, la poésie et la littérature arabe classiques et pour sa traduction des Mille et Une Nuits. Son intérêt pour le monde arabe remonte à un voyage au Maghreb gagné après son succès au concours général de géographie, en 1946, ainsi qu’à sa découverte du Coran dans la traduction de Claude-Étienne Savary. Après une khâgne à Montpellier, André Miquel entre à l’Ecole normale supérieure en 1950 et en sort agrégé de grammaire, puis docteur ès lettres. De 1976 à 1997, il est titulaire de la chaire de langue et littérature arabe classique du Collège de France. De 1991 à 1997, il en est également l’administrateur général, le temps de deux mandats. Dans Lumières dans la nuit de Corona, on retrouve aussi l’histoire du réseau des lecteurs initiés par une romancière et psychologue.
Ainsi, des comédiens, des étudiants et des journalistes ont lu des romans par téléphone à des personnes âgées. Dans le livre Hirak, l’auteur revient entre autres sur la situation de l’édition en Algérie : Une édition, qui selon lui, est le reflet de la situation politique, économique, sociale et culturelle en Algérie. Dans son dernier ouvrage intitulé Un guerrier culturel qui s’appelle Jack Lang, le journaliste dresse un portrait des plus élogieux de l’homme de culture Jack Lang. Il avertit, toutefois, qu’il s’est intéressé non pas à l’homme politique mais au parcours de cet intellectuel.
Il affirme que cet intérêt pour Jack Lang est un choix personnel qu’il assume totalement d’autant plus qu’il a eu l’occasion de le rencontrer plusieurs fois. Dans ce livre, on retrouve six interviews, réalisés avec Jack Lang entre 2013 et 2023. Boualem Ramdani confie qu’il a eu à aborder tous les thèmes avec cet homme de grande culture. «Jack Lang, dit-il, est un révolutionnaire de la culture et un homme controversé pour ses idées. Il a mené à bien plusieurs batailles grâce à son génie, il a su faire de son poste politique un moyen de concrétisation de ses idées en tant qu’intellectuel».
Le conférencier rappelle au passage que Jack Lang est l’initiateur et le fondateur de la journée de la musique, célébré le 21 juin de chaque année, qui est devenu par la suite une journée de la musique au niveau européen et mondial. L’ancien ministre de la Culture Jack Lang a été reconduit pour la troisième fois d’affilée à la présidence de l’Institut du monde arabe (IM), fonction qu’il occupe depuis 2013, lors de la réunion en décembre 2022.
N. C.