Des représentants palestiniens et israéliens ont entamé dimanche une rencontre «politico-sécuritaire» dans la ville jordanienne d'Aqaba pour discuter d'une accalmie dans les territoires palestiniens occupés après plusieurs jours de violences meurtrières, a annoncé une source officielle jordanienne.
«Une réunion a débuté dimanche à Aqaba, la première du genre depuis des années, entre Palestiniens et Israéliens avec une participation régionale et internationale pour discuter de la situation dans les Territoires palestiniens», a indiqué la télévision d'Etat jordanienne.
Selon des sources bien informées, le chef des services de renseignements palestiniens, Majed Faraj, le chef du service de renseignement intérieur israélien (Shin Beth), Ronen Bar, le coordinateur du Conseil national de sécurité américain pour le Moyen-Orient, Brett McGurk, ainsi que des responsables de sécurité jordaniens et égyptiens participeront à la réunion.
Les pourparlers visent à «renforcer la confiance» entre Israël et les Palestiniens et parvenir à des mesures d'accalmie, a indiqué samedi un responsable du gouvernement jordanien ayant requis l'anonymat. «Cette réunion (...) constitue une démarche nécessaire (...) pour tenter de parvenir à un accord entre Israël et les Palestiniens en vue de mettre fin à l'escalade de la violence», a-t-il ajouté.
Les pourparlers s'inscrivent «dans le cadre de l'intensification des efforts (...) visant à mettre fin aux mesures unilatérales (d'Israël) et à une dégradation de la sécurité qui pourrait alimenter davantage de violences», a-t-il encore dit.
«La décision d'assister à la réunion d'Aqaba, malgré la douleur et les massacres que le peuple palestinien subit, vient de la volonté de mettre un terme à l'effusion de sang», a indiqué sur Twitter le parti Fatah du président palestinien, Mahmoud Abbas, alors que d'autres factions palestiniennes ont dénoncé la participation de l'Autorité palestinienne.
Escalade des violences
Le Hamas a ainsi condamné dans un communiqué la participation de l'Autorité palestinienne, jugeant «la rencontre avec les sionistes comme une rupture avec le consensus national palestinien, un mépris pour le sang des martyrs, une tentative ouverte de dissimuler les crimes de l'occupation, et un feu vert pour commettre d'autres violations contre notre peuple, notre terre et nos lieux saints».
L'armée israélienne a multiplié depuis près d'un an ses opérations dans le nord de la Cisjordanie - territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967 - bastion de groupes armés palestiniens.
Mercredi elle a lancé une nouvelle incursion dans la vieille ville de Naplouse, à la recherche, selon l'armée, de suspects impliqués dans des attaques anti-israéliennes, passées ou à venir.
Selon le ministère de la Santé palestinien, 11 Palestiniens ont été tués et plus de 80 blessés par balles lors de ce raid, le plus meurtrier depuis 2005 en Cisjordanie.
Depuis le début de l'année, le conflit israélo-palestinien a coûté la vie à 62 Palestiniens (dont des membres de groupes armés et des civils incluant des mineurs) et à neuf civils (dont trois mineurs) et un policier israéliens ainsi qu'une Ukrainienne, selon un décompte de l'AFP à partir de sources officielles israéliennes et palestiniennes.
Le raid de mercredi intervient près de deux mois après l'investiture d'un nouveau gouvernement en Israël, l'un des plus à droite de l'histoire du pays et qui est notamment composé de partisans d'une ligne dure vis-à-vis des Palestiniens.
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, s'était rendu en janvier à Amman pour une rare rencontre avec le roi Abdallah II, qui a insisté sur «la nécessité de maintenir le calme et de cesser tout acte de violence», avait alors déclaré le palais royal.