Le premier sommet des 20 plus grandes puissances économiques mondiales, G20, après l’annonce de l’élargissement des Brics, aura lieu les 9 et 10 septembre prochain à New Delhi. Le groupe des pays émergents va compter désormais deux nouveaux représentants au sein du G20, avec l’Arabie Saoudite et l’Argentine.
Le ministre russe des Affaires étrangères a affirmé que les Brics «coordonneront avec les nouveaux membres au sein de l’Onu, du G20 et d’autres plateformes internationales». Et d’ajouter : «Les positions des Brics, déjà élargis, au sein du G20, se renforceront, car l’Arabie Saoudite et l’Argentine sont toutes deux présentes. Ainsi, formellement, la division du G20 en G7+ et les Brics+ se matérialise.»
Ce sommet revêt une importance particulière, puisque se déroulant quelques jours après la tenue du sommet des Brics et des appels à un monde multipolaire et au remodelage de l’ordre politique et économique mondial. L’Inde, pays hôte de la rencontre du G20 et pays membre des Brics, a d’ailleurs, comme pour continuer sur la lancée de l’esprit du sommet des Brics, invité l’Union africaine à intégrer le G20. Une première qui s’inscrit dans la démarche de promotion de la voie du multilatéralisme et d’écoute de la voix du sud-Global. Une des principales critiques émises contre l’ordre économique actuel réside dans l’iniquité et l’injustice du système financier international.
Le secrétaire général des Nations unies, présent à Johannesburg, a fait d’ailleurs partie des voix qui ont appelé à une «refonte de l’architecture financière mondiale et à une action climatique renforcée». Antonio Guterres a souligné que «les pays développés doivent enfin tenir leurs promesses envers les pays en développement : en atteignant l’objectif de 100 milliards de dollars, en doublant le financement de l’adaptation, en reconstituant le fonds vert pour le climat et en opérationnalisant le fonds pour les pertes et dommages de cette année».
Le jour de l’annonce de l’expansion des Brics et face aux critiques qui ont fusé lors de ce sommet contre le système financier international, le président Joe Biden a fait l’annonce que son pays va pousser lors de la réunion du G20, pour «une modernisation du FMI et de la Banque mondiale».
Washington a d’ailleurs tenu à affirmer que l’expansion des Brics ne constituait pas une menace et que les Etats-Unis continueront de travailler avec les pays membres. La réforme des institutions des Bretton-Woods passera, selon Biden, par le renforcement de leurs capacités de financement. «Lors de cette rencontre, le président américain veut vraiment consacrer beaucoup de son énergie à la modernisation des banques de développement multilatérales», a précisé son conseiller, Jake Sullivan lors d’un point de presse.
Le même responsable indique qu’il y a lieu de mettre en place des solutions avec des exigences de qualité et de principes pour les pays en développement, compte tenu de «l’ampleur des prêts contraignants et non durables que fait la Chine par le biais des nouvelles routes de la soie». «L’une des manières d’en avoir pour notre argent est de passer par la Banque mondiale et le FMI», dit-il.
Les USA sont prêts à débloquer 50 milliards de dollars de prêts pour «des pays à revenu intermédiaire et des pays pauvres» à travers ces institutions financières et demande à leurs alliés et partenaires de contribuer également pour porter le montant de financement à 200 milliards de dollars.
Défendant les institutions de Bretton Woods, le même conseiller a affirmé qu’elles n’étaient pas dirigées contre la Chine, mais elles «sont une alternative positive à ma méthode bien plus opaque, bien plus contraignante de la Chine pour financer des projets de développement». Le ton est donc donné pour les discussions lors de la rencontre du G20 qui s’annonce comme un face-à-face entre Brics et Occident.