Cette année, les grands étalages et les boutiques du prêt-à- porter n’ont pas encore connu cette ruée précédant l’Aïd, ceci au moment où les commerces des vêtements utilisés enregistrent des affluences sans précédent.
«La dégradation du pouvoir d’achat accentuée cette année par l’affolement de la mercuriale a épuisé le citoyen qui s’est trouvé obligé de recourir à ces coins pour dénicher quelques vêtements pour ses enfants», s’est désolé un passant médusé par l’impressionnant regroupement des hommes et femmes en attendant l’ouverture du magasin.
«Dans ces magasins de produits utilisés, le rapport qualité-prix est à la portée de tous», a souligné Yamina que nous avons rencontrée sur les lieux, en ajoutant : «Je suis là pour acheter des tenues pour mes deux enfants (pulls, pantalons et baskets), la qualité est très bonne et les prix proposés sont très abordables.» Un autre, la soixantaine, n’a pas manqué de noter que les produits neufs importés «sont exposés à des prix exorbitants et ne sont plus à la portée du consommateur laminé par la cherté. Le produit local est aussi cher alors que sa qualité laisse à désirer, ce sont ces facteurs qui ont contraint le citoyen, malgré lui, à se rabattre sur ce qu’on appelle le chiffon».
Une autre dame n’a pas hésité à lancer avec une certaine amertume : «C’est la première fois dans ma vie que je vais dans ce genre de magasins de fripes pour habiller mes enfants, Allah Ghalab, nous n’avons plus les moyens pour leur offrir des baskets à 7000 DA, des pantalons à 5000 DA et des pulls à 3000 DA et plus.» «Imaginez vous, une chaussure d’un bébé d’un mois est présentée à 4000 DA, c’est de la folie.»