Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a accordé hier un entretien aux représentants de quatre médias publics et privés.
Cette entrevue périodique, dont la retransmission sur les chaînes de télévision et de radio nationales était prévue dans la soirée, à 21h, a porté sur différentes thématiques d’intérêts national et international. Il a ainsi abordé sa prochaine visite d’Etat en France, la crise au Niger, les derniers incendies de forêt et les programmes de logements publics et de dessalement des eaux de mer. Sur les réseaux sociaux et les pages de quelques sites d’information, de courts passages de l’intervention du chef d’Etat ont été diffusés en milieu de journée.
Parmi les annonces faites par Tebboune, celle relative aux relations algéro-françaises, constamment fluctuantes et qui ont connu au mois de mars dernier une sérieuse brouille due à l’affaire Bouraoui.
Au point où l’accusation algérienne de son exfiltration a valu à l’ambassadeur d’Algérie en France une convocation «avec effet immédiat». Ce dernier n’a rejoint son poste qu’après l’échange téléphonique entre le président Tebboune et son homologue français, Emmanuel Macron le 24 mars 2023.
Lors de l’entrevue accordée hier, le chef de l’Etat a confirmé qu’il fera le déplacement à Paris, après les deux visites d’Etat qu’il a effectuées en Russie (du 13 au 15 juin) et en Chine (du 17 au 21 juillet). «La visite d’Etat en France est toujours d’actualité», a-t-il déclaré.
«Nous attendons le programme de la visite de la part de la Présidence française», a répliqué Tebboune en réponse à une question sur la date de cette visite, maintes fois repoussée.
Celle-ci, annoncée publiquement dès janvier 2023, a été déprogrammée au printemps dernier, les 2 et 3 mai, selon plusieurs sources médiatiques, avant d’être reportée à une date ultérieure.
«Nous sommes prêts à aider le Niger»
Le quotidien le Figaro avait, dans un article publié le 18 avril dernier, affirmé que la décision du report de la visite a été prise d’un «commun accord». Et ce, «après que les secrétaires généraux des ministères des Affaires étrangères des deux pays aient fait le point sur les préparatifs».
Selon la même source, les deux diplomates et leurs collaborateurs, réunis à Alger le dimanche 16 avril, ont noté «un manque de préparation des dossiers», sans aller toutefois jusqu’à mentionner la nature des dossiers qui ont encore besoin de temps de maturation.
Quelques jours après, un communiqué de la présidence de la République annonce que le chef de l’Etat allait se rendre en France «durant la deuxième moitié du mois de juin». Europe 1 est revenue sur le sujet le 7 juin dernier, indiquant que la visite «pourrait n’avoir lieu qu’après l’été».
Ce déplacement, hautement symbolique pour les deux chefs d’Etat, est depuis resté incertain pour de nombreuses raisons, outre le dossier, vite refermé, de l’activiste Amira Bouraoui. Le 13 juin, une dépêche de l’agence officielle APS, évoquant le voyage de Tebboune en Russie, donne du rebond à cette visite. Elle annonce «un autre report» et des «discussions en cours», en se référant à des informations émanant de l’Élysée.
«À l’Élysée (on) souligne que les deux parties sont en discussion pour trouver une date qui puisse convenir», avait indiqué la dépêche. Sur un autre plan, le président Tebboune a réitéré la position officielle de l’Algérie s’agissant de la crise au Niger, induite par le coup d’Etat qui a renversé le 26 juillet le président élu Mohamed Bazoum.
«Il faut revenir à la légitimité constitutionnelle au Niger. Nous appelons à une solution pacifique à la crise dans ce pays et à un retour à l’ordre constitutionnel», a déclaré Tebboune.
Et de poursuivre : «Nous sommes prêts à aider le Niger, si on nous le demande». Le président Tebboune, qui a eu une pieuse pensée pour les victimes des récents incendies ayant touché le nord du pays, s’est félicité des efforts accomplis par la Protection civile pour venir à bout des incendies. «Nous avons réceptionné un gros avion de lutte contre les incendies et affrété 6 autres avions avant même le début de ces feux», outre «le renforcement des équipements de la Protection civile», ce qui a permis d’éteindre ces incendies en 24 heures dans certains endroits, et en 72 heures dans d’autres régions, a-t-il ajouté.
S’agissant de l’approvisionnement en eau, Tebboune a indiqué que la production de l’eau en Algérie «atteindra, après l’achèvement de la réalisation des stations de dessalement programmées, l’équivalent de 1,4 milliard de mètres cubes».
Il a ajouté que l’Algérie devient, de ce fait, «le premier pays africain et le troisième pays arabe à produire de l’eau en utilisant la technique de dessalement de l’eau de mer».
Il a, par ailleurs, affirmé que les programmes de logements «ne s’arrêteront pas», réitérant son engagement de parachever la réalisation des projets ferroviaires. «Nous avons contacté nos amis chinois pour nous engager avec eux dans un programme ambitieux», a-t-il lancé.