L’ambassadeur d’Algérie en France, Saïd Moussi, a repris ses fonctions à Paris, ce qui confirme bien la fin de la brouille entre l’Algérie et la France. Le diplomate algérien a été reçu au Quai d’Orsay aussitôt son retour dans la capitale française.
Dans un communiqué rendu public jeudi, l’ambassade d’Algérie à Paris a informé que Saïd Moussi s’est entretenu, à Paris, avec la secrétaire générale du ministère français des Affaires étrangères, Anne-Marie Descôtes. «La rencontre a été l’occasion de faire le point sur les prochaines échéances bilatérales dans le cadre de l’agenda politique convenu entre les hautes autorités algériennes et françaises», a précisé la même source.
Attendu, le retour de Saïd Moussi à Paris intervient près d’une semaine après un entretien téléphonique entre les présidents Abdelmadjid Tebboune et Emmanuel Macron. L’échange en question, assez long, a porté sur nombre de questions d’intérêt commun, parmi lesquelles justement l’affaire Bouraoui, qui a empoisonné les relations algéro-françaises depuis le début du mois de février dernier. «Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a eu, hier après-midi, un entretien téléphonique avec le président de la République française, Emmanuel Macron, sur nombre de questions, notamment la méthode avec laquelle une ressortissante titulaire de la double nationalité algéro-française (Amira Bouraoui, ndlr) a été exfiltrée par les services consulaires français en Tunisie, à la date du 6 février 2023», avait alors indiqué la présidence de la République dans un communiqué.
«La communication téléphonique a permis de lever plusieurs ambiguïtés concernant cette affaire, qui a suscité des dissensions dans les relations bilatérales», a encore noté le communiqué, précisant que les deux Présidents ont convenu de «renforcer les moyens de communication entre les administrations des deux pays, afin d’éviter que de telles situations ne se répètent».
A cette occasion, a précisé la même source, le président de la République «a informé son homologue français du retour prochain de l’ambassadeur algérien à Paris». Les deux Présidents ont également abordé «les relations bilatérales et les différents moyens de concrétiser (la Déclaration d’Alger), signée entre les deux pays lors de la visite, en août dernier, du président Macron en Algérie». L’entretien téléphonique a, en outre, permis d'«examiner les voies et moyens de renforcer et de promouvoir la coopération entre les deux pays, notamment la visite d’Etat que devra effectuer le président de la République en France, et de passer en revue des questions régionales et internationales d’intérêt commun», a conclu le communiqué.
Il faut dire que les observateurs s’attendaient ces derniers jours à un retour imminent à la normale des relations algéro-françaises. C’était devenu évident notamment après l’entretien accordé par le président Tebboune à la chaîne de télévision qatarie Al Jazeera. Le chef de l’Etat avait effectivement laissé entendre que la crise était dépassée. Il avait affirmé que les relations entre l’Algérie et la France «sont ordinaires», et «évoluent en dents de scie à certaines périodes».
En réponse à une question sur un éventuel retour de l’ambassadeur d’Algérie à Paris pour reprendre ses fonctions, le président Tebboune avait indiqué que ce retour «n’est pas à exclure», compte tenu de la forte communauté algérienne établie en France et de la nécessité d’«assurer les missions consulaires» pour la prise en charge de ses préoccupations.
Depuis l’éclatement de l’affaire Bouraoui, le président français Emmanuel Macron a tenté plusieurs fois aussi de briser la glace et de rappeler l’importance de l’Algérie pour la France. Lors d’une conférence de presse, le 27 février dernier, sur sa nouvelle stratégie en Afrique, il avait indiqué qu’il allait continuer à «avancer» pour renforcer la relation de la France avec l’Algérie, au-delà des «polémiques» actuelles et des tensions entre ces deux pays.