Réinventer l’ambition scientifique

19/03/2024 mis à jour: 00:51
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Le secteur de l’Education nationale était en attente de signaux forts des pouvoirs publics allant dans le sens de la consécration des matières scientifiques dans le parcours scolaire des élèves. 

La création de l’«Olympiade algérienne des mathématiques», annoncée jeudi dernier à Alger, est un premier jalon sur la voie de la modernisation de l’institution éducative et pose de nouveaux repères pour la réforme de l’école qui demeure en quête de performance et de compétitivité. 

La manifestation scientifique organisée au lycée spécialisé Mohamed Mokhbi à Kouba, à l’occasion de la Journée internationale des mathématiques, a été fort substantielle et permet d’entrevoir des horizons prometteurs pour le monde de la pédagogie et de la formation. 

Le ministre de l’Education nationale a ainsi annoncé également que son département s’attelait à «poursuivre la coordination avec le ministère de l’Enseignement supérieur pour la création de lycées spécialisés en mathématiques, en vue de former des pôles d’excellence dans les différentes wilayas». 

Les retards enregistrés dans ce domaine transparaissent dans les déclarations officielles qui soulignent la nécessité de «trouver des mécanismes à même d’élargir la formation des enseignants spécialisés en la matière au niveau des écoles supérieures des enseignants». 

La remise à niveau du système éducatif est réellement enclenchée quand des perspectives nouvelles et des objectifs clairs sont esquissés et arrêtés, avec un investissement humain et une consolidation infrastructurelle et logistique. De simple épouvantail aux examens de fin d’année, les mathématiques, véritable clé des autres sciences, devront reprendre leur place naturelle et essentielle dans le programme scolaire. 

L’enjeu est de former l’élite qui permettra au pays de relever les défis du développement qui est la guerre permanente livrée dans le monde. Il y a urgence de rapatrier l’intelligence et de sortir de la posture paralysante qui consiste à acclamer l’excellence uniquement quand elle se déploie sous d’autres latitudes. 

Le génie algérien n’est présentement et localement validé que lorsqu’il se distingue dans des universités, des laboratoires ou des entreprises sur d’autres continents. La performance pourra valablement être célébrée quand elle s’illustrera dans la vie nationale, aux plans universitaire, économique et intellectuel. Le moment est sans doute venu d’enrayer le syndrome du nivellement par le bas et de placer la barre de l’innovation toujours plus haut. Les programmes mis en place par les pouvoirs publics pour encourager une perspective ambitieuse, en engageant plusieurs secteurs, méritent d’être mieux définis et balisés. 

Les start-up sont en train de connaître un fort essor, stimulées par les promesses de financement public conséquent. Une grande partie de ces «entreprises qui démarrent» et qui sont portées à la connaissance de l’opinion publique comme étant des expériences réussies, reproduisent, en fait, des services déjà existants. Ne pouvant être réduite à une simple application mobile, la start-up se caractérise par l’apport d’un service ou d’un produit inédit et en créant un marché nouveau. 

Elle ne puise pas ses ressources du produit de la croissance mais elle en est à l’origine. L’innovation est la phase ultime et le couronnement d’un long cycle de labeur, d’un cursus dense bâti sur un enseignement qui donne la priorité à l’analyse et au raisonnement logique comme outils de résolution des situations-problèmes. Les mathématiques sont, dans tous les sens du terme, une discipline qui permet de comprendre le monde et de le révolutionner dans le sens du progrès et du développement.

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