L’Institut communal des arts de Constantine, connu par le Conservatoire Abdelmoumen Bentobbal, situé au boulevard Rabah Bitat, ouvrira enfin ses portes le 5 juillet prochain, après une fermeture d’environ 7 ans.
Ce précieux acquis culturel a fait l’objet d’une opération de réhabilitation ayant consommé une enveloppe de 974 millions de centimes. Pour rappel, l’établissement a été fermé depuis 2016, suite à son état de dégradation très avancé.
Partant d’un petit problème d’étanchéité conjugué à la négligence des services de la commune et de l’administration à l’époque, les lieux ont connu un délabrement sans précédent. D’ailleurs, les enseignants avaient organisé un mouvement de protestation pour dénoncer les conditions catastrophiques dans lesquelles ils exerçaient quotidiennement. Ils avaient signalé les nombreuses fuites d’eau de pluie dans les salles de classe et les couloirs.
Les plafonds présentaient des fissures béantes, visibles à l’œil nu constituant un danger permanent pour toute personne fréquentant ce lieu. Malheureusement, l’infrastructure n’a bénéficié que d’une simple opération de ravalement de façade en 2015 à l’occasion de l’événement Constantine capitale de la culture arabe. «Tout a été refait aujourd’hui, notamment les plafonds, le circuit de l’électricité, les conduites d’eau et le réservoir, une partie du toit ainsi qu’une partie du parterre.
Cela, en gardant certains matériaux nobles, à l’instar d’un carrelage en bon état datant de l’époque coloniale et autres. Vous allez être surpris», a déclaré le chef de chantier interrogé sur place, promettant d’achever les travaux dans les délais. Un autre agent de la commune rencontré sur les lieux rappelle que ce conservatoire a formé des générations de jeunes musiciens. Il était un lieu de rencontres pour les artistes de la wilaya et pas uniquement de la ville.
Sa fermeture était ressentie comme un baisser de rideau sur l’une des scènes culturelles de la ville du vieux Rocher. Selon certains intervenants, tout le mérite de cette réouverture revient au wali de Constantine, Abdelkhalek Sayouda qui avait instruit la relance des travaux après des années d’arrêt.
Mais, il est nécessaire de rappeler qu’en plus de la dégradation des lieux, l’établissement avait connu d’autres problèmes en termes de gestion. Des enseignants s’étaient plaints auprès de la presse, du non-versement des salaires de 2014 jusqu’à 2015, de l’absence de statut pour l’établissement, d’une convention à leur profit définissant les droits et les devoirs de chacun, d’un règlement intérieur ainsi que la non-attribution d’une décision de leur installation.
À tout cela, s’ajoutent l’absence du plan pédagogique et le recrutement sans vérification préalable des capacités de certains formateurs. Tous ces faits doivent servir de leçon pour l’assemblée de Constantine.
Cette dernière n’aura le choix que de prendre la situation à bras-le-corps, afin de préserver son patrimoine et sa rentabilité, dont ce monument qui se veut un hommage posthume au grand maitre du malouf, cheikh Abdelmoumen Bentobbal.