Le projet de réhabilitation de la piste d’atterrissage de l’aérodrome de Belkheir, située à quelques encablures à l’est de la ville de Guelma, connaît depuis quelques jours des tractations entre la direction des transports de la wilaya et celle de la ferme pilote Richi Abdelmadjid du groupe Gvapro.
En effet, c’est sur une terre agricole que cette piste et l’imposant hangar qui servait à abriter les aéronefs depuis sa création en 1939 comme aéroclub, y sont implantés.
L’atterrissage des canadairs (bombardiers d’eau) en prévision de la lutte contre les incendies à Guelma et ses régions boisées, est le premier argument avancé, par la direction des transports de la wilaya, sur demande de la direction générale de la Protection civile, pour relancer l’activité de la piste.
Bien évidement, avec les effets du temps, la piste d’atterrissage, longue de 1200 mètres sur 30 mètres de large, est totalement détériorée.
À l’issue des travaux prévus, cette piste devrait accueillir des bombardiers de type Air Tractor AT-802, d’une masse maximale de 7,258 tonnes et une capacité en eau de 3028 litres, selon une source au fait du dossier.
Ainsi, à l’invitation de la direction des travaux publics, une rencontre sur site a eu lieu récemment, regroupant les représentants de la direction des services agricoles (DSA), l’industrie et les mines, les ressources en eaux et le cadastre. «Nous avons émis certaines réserves», a déclaré à El Watan le directeur de la ferme pilote Richi Abdelmadjid. «Cette réhabilitation et les travaux engagés vont, si je me réfère au projet, provoquer un empiétement sur plus de 4,8 hectares d’une des meilleures terres situées sur le périmètre d’irrigation là où nous cultivons de la tomate industrielle et des céréales», a annoncé notre interlocuteur.
Et de conclure : «Nous attendons la réponse». Quoi qu’il en soit, le projet en lui-même n’est pas nouveau.
Depuis des décennies, des vœux pieux ont été formulées par la société civile et les élus locaux pour que ce projet voie le jour. À la clé, l’utilité de la piste devait offrir un transport médicalisé aéroporté des nombreux accidentés de la route, mais encore elle peut servir dans la lutte contre les incendies de forêt.
Sur ce point, les incendies signalés sur les monts forestiers de Beni Salah et sa réserve naturelle à l’est de Guelma ont fait de gros dégâts.
Notons que cette piste peut accueillir des aéronefs utilisés dans l’épandage d’herbicides et de pesticides en agriculture en raison de la vocation céréalière de la région. Pour l’histoire, après l’indépendance, le hangar a servi d’étable pour cette ferme jusqu’à la fin des années 90 pour être totalement désaffecté au même titre que la piste d’atterrissage qui a vu quelques petits avions y atterrir.