Règlement de la crise en Syrie : L’Algérie plaide pour une solution politique «véritable et crédible»

23/03/2024 mis à jour: 13:57
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Le représentant permanent de l’Algérie auprès des Nations unies, Amar Bendjama, a souligné jeudi, au nom des membres du groupe A3+ (Algérie, Mozambique, Sierra Leone et Guyana), l’importance de parvenir à une solution politique «véritable et crédible» pour résoudre la crise en Syrie. «Nous exhortons les parties à sortir de l’impasse actuelle concernant la convocation de la 9e réunion du comité constitutionnel. 

A ce moment critique pour la Syrie, il est impératif que le processus dirigé et pris en charge par les Syriens, avec le soutien de la communauté internationale, se poursuive en vue d’une résolution durable de la crise qui sévit en Syrie depuis plus de 13 ans», a affirmé M. Bendjama dans une Déclaration commune de l’A3+, prononcée lors d’une réunion du Conseil de sécurité consacrée à la situation humanitaire et politique en Syrie. 

«Après avoir enduré tant d’instabilité et de souffrances, la Syrie a besoin de soutien pour sortir de ses défis politiques et économiques actuels», poursuit l’ambassadeur. Et d’ajouter : «Conformément à l’appel lancé par le secrétaire général (de l’ONU), nous soulignons qu’il importe de parvenir à une solution politique véritable et crédible qui réponde aux aspirations légitimes du peuple syrien, restaure la souveraineté, l’unité, l’indépendance et l’intégrité territoriale de la Syrie, conformément à la résolution 2254 (2015) du Conseil de sécurité, et facilite le retour des réfugiés dans la sécurité et dans la dignité». A ce titre, a tenu à souligner le diplomate : «Nous saluons les efforts déployés par l’Envoyé spécial de l’ONU pour faire avancer le processus politique inclusif et parvenir à une solution durable.» 

«L’A3+ reconnaît le rôle essentiel des femmes et des jeunes syriens dans l’instauration d’une paix durable en Syrie», a fait savoir l’ambassadeur, notant que «leur participation active est essentielle pour une résolution globale et durable de la crise». «Les femmes et les jeunes apportent des perspectives uniques à la table, ce qui rend leur participation indispensable pour façonner l’avenir de la Syrie», a-t-il insisté. «Nous exprimons nos regrets, poursuit le diplomate, face à la détérioration de la situation et aux attaques répétées sur le plateau du Golan et demandons instamment l’arrêt immédiat de ces actions, en insistant sur le respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de la Syrie et le rejet de toute ingérence extérieure.» «La reprise des hostilités ne fait que perpétuer l’insécurité, sape les acquis et les progrès déjà accomplis dans le processus politique, et risque d’alimenter les activités terroristes non seulement en Syrie, mais aussi dans l’ensemble de la région», a-t-il prévenu. 

A cet égard, précise M. Bendjama, «l’A3+ appelle à une coordination efficiente pour lutter efficacement contre le terrorisme en Syrie afin de permettre au gouvernement syrien de reprendre le contrôle de l’ensemble de son territoire». «Treize ans après le début de la crise syrienne, la situation humanitaire reste désastreuse, avec 16,7 millions de personnes dans le besoin, dont plus de la moitié sont des femmes, et une crise humanitaire sans précédent, plongeant les Syriens dans un profond désespoir», a-t-il déploré, faisant savoir que «plus de 90% des Syriens vivent aujourd’hui dans la pauvreté et l’économie est en chute libre en raison du durcissement des sanctions». 

L’A3+ «appelle à un financement suffisant et prévisible du Plan de réponse humanitaire (HRP) en Syrie pour faire face à la crise de l’insécurité alimentaire et répondre aux besoins de la population syrienne». M. Bendjama déplore notamment le fait que «le sous-financement du HRP en 2023 (moins de 40% de ce qui était le besoin initial) a contraint les agences humanitaires à réduire l’aide alimentaire et à suspendre les services de santé, ce qui a exacerbé la crise humanitaire». «Nous estimons que la Syrie ne doit pas continuer à dépendre uniquement du financement humanitaire et soulignons l’importance de l’investissement pour réduire la dépendance à l’égard de l’aide extérieure et alléger le fardeau humanitaire», a-t-il souligné. 

Et d’ajouter : «Nous soutenons la vision du Projet de relèvement précoce du Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies et demandons qu’il soit financé de manière adéquate, mais nous reconnaissons que des efforts supplémentaires sont nécessaires pour répondre aux besoins de la population syrienne et faciliter le retour en toute sécurité des réfugiés et des personnes déplacées.» Pour y parvenir, poursuit le diplomate, «la Syrie doit relancer sa croissance économique et sa prospérité». Par conséquent, «l’A3+ appelle à l’allégement des sanctions contre la Syrie, car elles ont un impact négatif sur l’économie du pays et exacerbent les défis humanitaires». 

«La promotion de la paix et le développement durable sont interconnectés», a assuré le diplomate. A cet effet, M. Bendjama a réitéré l’appel de l’A3+ en faveur d’un «cessez-le-feu à l’échelle nationale et à des négociations immédiates entre les parties en vue d’un règlement politique, conformément à la résolution 2254 (2015), afin d’instaurer une paix, une stabilité et un développement durable en Syrie». 

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