Un rapport conjoint, publié hier par l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA) et l’Alliance mondiale pour les énergies renouvelables (Globlal Renewables Alliance), avertit que la transition énergétique «a dangereusement dérapé et qu’il est nécessaire de prendre des mesures collectives immédiates et radicales».
Le rapport indique que la décennie en cours «est cruciale pour réussir à limiter l’augmentation de la température à la surface du globe à 1,5% au-dessus des niveaux préindustriels, conformément à l’accord de Paris». L’étude de l’Irena et du GRA réaffirme l’urgence de prendre des mesures rapides et immédiates pour réduire les émissions de dioxyde de carbone d’ici à 2030, dont une part importante devant être réalisée par le secteur de l’énergie, et de tripler la capacité mondiale d’énergie renouvelable pour atteindre 11.000 GW. «Notre mission est aussi claire qu’urgente : nous avons besoin d’une action concertée pour tripler la capacité de production d’énergie renouvelable d’ici à 2030.
Pour ce faire, il faut s’attaquer d’urgence aux obstacles systémiques profondément ancrés dans les infrastructures, les politiques et les capacités institutionnelles qui découlent de l’ère des combustibles fossiles», affirme Francesco La Camera, directeur général de l’Irena. Le rapport élaboré par cette agence souligne que le recours aux énergies renouvelables devrait se produire «plus rapidement dans les pays en développement, afin de limiter le réchauffement mondial, compte tenu de la demande croissante d’électricité et du rôle important des énergies renouvelables pour remédier au déficit significatif d’accès à l’énergie dans ces pays».
Publié à quelques semaines du Sommet pour le climat à Dubaï (du 30 novembre au 12 décembre), ledit rapport recommande que les mesures à prendre doivent concerner une «réduction progressive de la production de combustible fossiles par l’amélioration, la modernisation et l’extension des infrastructures physiques, ainsi que par une plus grande flexibilité du réseau».
Ceci et d’ajouter que si l’investissement annuel moyen pour produire de l’électricité renouvelable dans le monde doit atteindre 1.300 milliards de dollars en 2030 contre 486 mds en 2022, «il faudra, dans les pays en développement, réduire au minimum les risques d’investissement et permettre l’accès à des financements à faible coût». L’Irena appelle, d’ailleurs, à un soutien financier mondial pour la transition énergétique des pays de l’hémisphère sud. «Les financements liés au climat provenant des banques de développement doivent être accrus et les capitaux publics redirigés du secteur des combustibles fossiles vers les énergies renouvelables», note le même rapport.
Dans une tribune rendue publique par le DG de l’Irena, il y a quelques jours, les pays de la région Moyen-Orient Afrique du Nord, grands producteurs de combustibles fossiles, doivent promouvoir un système énergétique basé sur les énergies renouvelables leur permettant «à la fois de répondre à la demande croissante d’énergie, de promouvoir la croissance économique, de maximiser les avantages socio-économiques et d’atteindre les objectifs de décarbonisation». Selon la même source, l’énergie solaire et l’énergie éolienne «sont compétitives par rapport aux combustibles fossiles et sont devenues les choix privilégiés pour la production d’électricité».
La région dispose d’un avantage concurrentiel, grâce à sa situation géographique, pour devenir une plaque tournante de l’hydrogène vert, estime le même responsable qui appelle à l’implication des institutions financières internationales dans les projets d’investissements dans la région pour booster les capacités énergétiques vertes.