Le dispositif d’appui à la création de micro-entreprises est relancé sur de nouvelles bases avec l’objectif affiché d’assurer de meilleures chances de viabilité aux projets portés par les jeunes entrepreneurs. La nouvelle approche déclinée jeudi dernier, à l’occasion de l’installation du nouveau DG de la Nesda, ex-Ansej, est ambitieuse, dès lors qu’elle est en rupture avec la gestion décalée et inadaptée ayant marqué ce programme lancé depuis plus d’un quart de siècle.
Le ministre de l’Economie de la connaissance, des Start-up et des Micro-entreprises a réitéré, lors de cette cérémonie, la volonté de son département de privilégier la qualité sur la quantité, de faire prévaloir le traitement économique et pas simplement administratif des dossiers déposés auprès de ses services.
Pour appuyer son propos, le premier responsable du secteur a indique que «l’expérience dont jouit le nouveau directeur général dans le domaine bancaire et financier permettra d’ériger l’Agence en outil efficace pour l’économie nationale et une source de financement et d’accompagnement des entrepreneurs». Il ressort de ces déclarations officielles qu’une plus grande rigueur et une expertise seront observées dans l’examen des projets dans le seul but de garantir une véritable intégration dans la vie économique nationale, avec son corollaire, la création de richesse et de l’emploi.
L’effet mécanique sera une forte baisse du niveau d’échec des investissements et de déperdition des financements publics. Au sujet des «créances non performantes» détenues par les banques, des mesures de rééchelonnement avec l’intervention du Trésor public sont une nouvelle fois annoncées, à l’effet de «donner une seconde chance» aux jeunes n’ayant pu lancer ou stabiliser leurs entreprises. L’étude du marché et l’approbation du projet devront désormais obéir à la rigueur bancaire et non à un mécanisme administratif destiné à générer des chiffres sans contrepartie matérielle ni réalité économique.
Si la maîtrise bancaire est dévolue aux instances et établissements publics engagés dans ce dispositif, l’esprit entrepreneurial et le potentiel de compétitivité sont attendus du porteur de projet. Le paysage économique national a évolué au même rythme qu’au niveau mondial, les urgences et les défis étant désormais globalisés. L’économie de la connaissance, la problématique de l’environnement et la sécurité alimentaire sont autant de créneaux d’investissement et de développement et en attente d’un véritable essor dans notre pays.
Il ne sera plus possible d’évoquer des «zones d’ombre» dans des territoires gorgés de soleil et où les jeunes en quête d’emploi et d’activité recherchent des interlocuteurs institutionnels, des représentants des structures publiques d’orientation et d’accompagnement. Les perspectives dans la création de start-up et de microentreprises ont indéniablement gagné en résolution au niveau central.
Un effort supplémentaire de décentralisation est ainsi requis à travers un redéploiement et une redynamisation des instances intermédiaires et locales, afin de permettre une plus grande connexion et interaction avec les jeunes. Le secteur de la formation professionnelle, qui balise l’accès au monde de l’entreprise, a manifesté beaucoup de dynamisme et de capacités promotionnelles de ses nouvelles filières, notamment dans l’agroalimentaire. Des partenaires spécialisés dans l’exploitation de l’énergie photovoltaïque joueront un rôle d’une grande opportunité à l’heure où les transitions multisectorielles sont à l’ordre du jour.
Le défi de la réhabilitation de la production nationale face aux assauts de l’importation pourra être relevé avec succès grâce à l’implication massive des jeunes entrepreneurs.