L’ANP lance une sévère mise en garde contre l’extrémisme religieux qui reprend du poil de la bête. En visite de travail, jeudi dernier, au siège du Commandement des forces de défense aérienne du territoire (CFDAT) à Alger, le général d’armée Saïd Chanegriha relève le retour en force des extrémistes religieux au devant de la scène, avec leur habituel discours subversif qui vise à plonger le pays dans un chaos similaire à celui des années 1990 du siècle dernier.
«Ces extrémistes doivent savoir que leur temps est révolu et que les institutions de l’Etat ne permettront en aucun cas le retour de ces aventuriers qui ont failli mener le pays vers le précipice et causer l’effondrement de l’Etat national pour lequel des millions de chouhada ont donné leurs vies», avertit le chef d’état-major dans un discours musclé prononcé devant les cadres et le personnel du CFDAT.
M.Chanegriha parle de «vaines tentatives (qui) se sont manifestées dernièrement par le retour des activités de certains intégristes connus pour leur discours religieux extrémiste, qui rappelle les années 1990 du dernier siècle».
Poursuivant son allocution, le général d’armée estime que les Algériens, qui ont subi les affres du terrorisme islamiste durant toute une décennie, sont aujourd’hui suffisamment outillés et conscients pour ne jamais accepter de se ranger derrière des nervis religieux qui surfent sur les malheurs des gens pour réaliser leurs sombres desseins.
Ces extrémistes, assure-t-il, «doivent savoir aussi que le peuple algérien, qui a enduré les tourments du terrorisme barbare et a souffert des affres d’une cruauté aveugle, ne leur permettra jamais de le leurrer une nouvelle fois, car il est désormais conscient de leurs modes opératoires sournois, qui usent de l’attachement des Algériens à leur religion pour atteindre des objectifs politiciens douteux, qui s’inscrivent sans nul doute dans le cadre de projets destructeurs et d’agendas étrangers hostiles».
Cercles subversifs hostiles
Le chef d’état-major de l’ANP souligne également le caractère public et assumé de ces activités subversives, qui sont téléguidées par des «cercles hostiles» à l’Algérie. «Nous sommes parfaitement conscients que ces activités menées désormais ouvertement, alors qu’elles se faisaient clandestinement et dans des espaces clos, ont été enclenchées sur instigation de cercles subversifs hostiles, qui nous ont habitués à ce genre de manœuvres à chaque fois que l’Algérie retrouve, en un temps réduit, son rôle pivot sur les scènes régionale et internationale», affirme-t-il, assurant que l’Algérie saura encore une fois vaincre cette hydre intégriste grâce à la conscience et l’unité du peuple algérien, à son armée et à ses institutions.
«Nous saurons, grâce à la conscience et l’unité de notre vaillant peuple et à son adhésion à son armée et ses institutions, faire échouer ces desseins subversifs et aller de l’avant pour consolider la place de notre pays dans le concert des nations», rassure M. Chanegriha qui revient sur les efforts et les démarches consentis ces dernières années pour mettre le pays sur la voie du changement et du progrès et concrétiser les aspirations du peuple.
Un combat de toute la société
«Tous ces efforts et démarches consentis par des hommes valeureux et dévoués n’ont d’autre objectif que de raffermir l’unité nationale, combattre les facteurs de division et mettre en échec les tentatives désespérées qui visent la sécurité et la stabilité de la nation, ainsi que l’unité du peuple algérien», enchaîne le général d’armée tout en appelant à la mobilisation pour faire face à l’intégrisme et au fondamentalisme religieux. Ce combat doit être mené, précise-t-il, à tous les niveaux et par tous les acteurs de la société.
Cette lutte doit commencer, selon lui, au sein de la cellule familiale pour se poursuivre à l’école, à l’université et partout dans la société.
«Le combat contre l’extrémisme, sous toutes ses formes, doit être mené à tous les niveaux, en impliquant l’ensemble des acteurs de la scène nationale. Un effort qui commence depuis la cellule élémentaire de la société, à savoir la famille, puis l’école qui est appelée à inculquer aux générations montantes une bonne éducation civique, basée sur l’ancrage des valeurs de la citoyenneté et l’enseignement des devoirs du citoyen envers son pays et sa société», insiste le chef d’état-major de l’ANP. Il s’agit donc pour ce dernier de préparer le citoyen de demain, «un citoyen apte à s’adapter et à relever les défis du XXIe siècle, un citoyen fier de son algérianité».
C’est la première fois que le général d’armée Saïd Chanegriha prononce un tel discours sur l’extrémisme religieux depuis son arrivée à la tête de l’état-major de l’ANP le 23 décembre 2019. Un discours ferme qui sonne comme un sérieux avertissement aux milieux intégristes qui sont derrière l’intensification de ces activités subversives.
Beaucoup plus visibles sur les plateformes numériques durant le mois sacré du Ramadhan, ces activités ne peuvent pas être dissociées de la recrudescence de la menace terroriste aux frontières sud du pays. Dans une interview diffusée par la chaîne France 24 en mars dernier, l’émir d’Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), Abou Obeida Youssef Al Annabi, avait affirmé que son organisation terroriste place l’Algérie comme «cible majeure».