Réalité virtuelle, réalité augmentée et «métavers», le monde bascule graduellement vers une autre dimension.
L’ambition est de créer un univers dans lequel les utilisateurs, présents sous forme d’avatars, pourraient interagir socialement et économiquement. Les nouveaux challenges des technologies consistent à repousser les limites du monde physique jusqu’à ce qu’univers réel et virtuel finissent par se confondre.
C’est le principal message délivré hier au forum du journal Al Fadjr par Rachid Khaled Gherbi, expert et membre du comité sectoriel permanent du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Sa conférence était intitulée : «Une nouvelle révolution en cours, la réalité virtuelle, la fatalité de demain». Pour lui, «on ne peut pas se passer de ces technologies qui reposent sur trois éléments fondamentaux : interaction, imagination et immersion». Les ventes de casques de réalité virtuelle et augmentée devraient décupler d’ici à 2025. Le casque de réalité VR autonome, qui n’a pas besoin de se connecter à un PC, un smartphone ou une console de jeux, tend à s’imposer comme l’appareil de choix dans l’univers des jeux.
Facebook et les autres géants du web et des jeux vidéo y voient dans «métavers» le prochain grand saut dans l’évolution d’internet. En perte de vitesse chez les plus jeunes générations, Facebook, le premier réseau social dans le monde, affiche des signes inquiétants. Les internautes se détournent de plus en plus de la plateforme au profit de nouveaux acteurs du marché, au premier rang desquels TikTok, Snapchat ou Instagram. Et pour rester dans la course, il a été obligé de faire un virage important en optant pour le virtuel.
Pour le moment, le métavers est encore un projet. Cependant, l’entreprise vend déjà les équipements qui serviront de porte d’entrée vers ce monde virtuel : les produits AR/VR développés par le laboratoire Reality Labs de l’entreprise. Facebook (ou Meta) génèrent déjà des milliards de dollars en vendant des casques de réalité virtuelle. L’impensable devient réalisable. Les technologies contribuent à créer, sculpter, animer des personnages, des objets, et ajouter des effets spéciaux afin de provoquer la fascination. Pour un spectacle, une convention, une interview, un défilé de mode, des vœux d’entreprise, un discours, une émission de télévision, le lancement d’un produit, une soirée privée, l’hologramme provoquera toujours l’émotion.
L’agence des esprits créatifs a déployé les techniques les plus avancées en matière de vidéo, de son et d’interactivité lors d’une des soirées artistiques du mois de Ramadhan 2014, et a fait, pour l’occasion, appel à des chanteurs disparus, à l’image de Cheb Hasni, à travers la technologie de l’hologramme. Autre exemple : en 2017, l’homme politique français Jean-Luc Mélenchon se dédouble, depuis son meeting à Lyon, en hologramme à Paris. Le métavers et les applications de réalité virtuelle sont-ils seulement un objet de divertissement ? Le conférencier répond sans hésiter : «Non, même s’il s’agit bien de son usage premier.»