Réalisation de câbles électriques sous-marins vers l’Espagne en discussion : Le pari de l’Algérie de devenir «la batterie de l’Europe»

17/08/2024 mis à jour: 18:31
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Photo : D. R.

Selon le PDG du groupe Sonatrach, «l’Algérie enregistre un excédent de production d’électricité durant dix mois de l’année qu’elle peut exporter aisément». Cet excédent est de l’ordre de 10 gigawatts sur une production nationale s’élevant à près de 25 gigawatts.

Jouissant déjà du rôle de fournisseur incontournable de l’Europe en matière de gaz et de pétrole, l’Algérie se place également en potentiel fournisseur d’électricité à destination du Vieux Continent. Après le projet de réalisation d’un câble sous-marin reliant l’Algérie à l’Italie pour la fourniture d’électricité, Sonatrach vient d’ouvrir des discussions avec des partenaires espagnols, en vue de lancer un projet similaire vers l’Espagne.

«Sonatrach a récemment engagé des discussions avec des opérateurs espagnols pour réaliser le projet du câble sous-marin pour l’exportation de l’électricité vers l’Espagne (…). La compagnie nationale est ouverte à l’étude de ce projet et nous allons nous réunir avec la partie espagnole pour discuter de la possibilité de concrétiser cet ouvrage», a indiqué Rachid Hachichi, PDG du groupe Sonatrach, lors d’un entretien accordé à la Télévision algérienne.

Selon le même responsable, «l’Algérie enregistre un excédent de production d’électricité durant dix mois de l’année qu’elle peut exporter aisément». Cet excédent est de l’ordre de 10 gigawatts sur une production nationale s’élevant à près de 25 gigawatts. Concernant le projet de câble électrique vers l’Italie, l’étude de faisabilité sera bientôt lancée entre Sonatrach, Sonelgaz et la compagnie italienne ENI qui aspirent à concrétiser le projet dans les meilleurs délais».

Rachid Hachichi estime que ces projets feront de l’Algérie «la batterie de l’Europe», en assurant également que le pays dispose de «tous les moyens, naturel, climatique, et les compétences humaines pour le développement des énergies renouvelables et l’exportation de l’énergie verte».

Le PDG de Sonatrach annonce, d’ailleurs, qu’un mémorandum d’entente sera signé au mois de septembre prochain avec des sociétés italienne, autrichienne et allemande, en vue du lancement d’une étude de faisabilité du projet de corridor SoutH2 concernant l’exportation de l’hydrogène vert vers le Vieux Continent, en passant par la Tunisie et l’Italie.

En sus des perspectives de développement des énergies renouvelables, Sonatrach continuera de déployer ses efforts pour développer davantage ses capacités de production et d’exportation de gaz et de pétrole.

16 nouveaux contrats d’exportation et 14 nouvelles découvertes

M. Hachichi a évoqué lors de la même émission l’ouverture durant l’année 2024 de nouveaux marchés d’exportation en Europe, en Amérique et en Asie.

«Au cours de cette année, Sonatrach a signé 16 contrats internationaux pour l’exportation du pétrole algérien notamment vers la côte ouest américaine, l’Inde et le Brésil», précise le PDG de Sonatrach, en notant aussi une «forte demande sur le gaz algérien malgré une conjoncture géopolitique particulière».

L’Algérie a exporté du gaz cette année vers des pays comme l’Allemagne, la République Tchèque et la Croatie. Le même responsable évoque, par ailleurs, les efforts visant à renforcer les capacités de production et les réserves nationales et souligne l’enregistrement d’un total de quatorze découvertes de pétrole et de gaz depuis le début de l’année en cours.

Ce chiffre devrait être revu à la hausse d’ici la fin de l’année, assure Hachichi et ce, à travers la poursuite des travaux d’exploration.

«Sonatrach se fixe comme objectif de renforcer les capacités de la production primaire d’hydrocarbures tout en stimulant les différentes chaînes de valeur, à l’instar des activités pétrochimiques, de transformation et de commercialisation, en vue de satisfaire les besoins du marché national et d’exporter vers les marchés internationaux, dans le cadre de la stratégie de diversification des partenaires» déclare Hachichi en précisant que la «grande stabilité et dynamique économique que connaît l’Algérie sont les deux facteurs contribuant à susciter l’intérêt des partenaires étrangers».

Evoquant, en outre, le projet de raffinerie de Hassi Messaoud qui a accusé un retard, Hachichi assure qu’il sera relancé «dans les prochains jours et devrait permettre de traiter 5 millions de tonnes de brut par an». En tout, dit-il, l’Algérie possède six raffineries totalisant une production de 10 millions de tonnes par an pour une consommation locale de même niveau.

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